Congo RDC: Forum de l’Eglise sur la paix au Nord-Kivu
Un forum de l’Eglise catholique de la République Démocratique du Congo sur la culture de la paix à Butembo-Beni, au Nord-Kivu, a appelé à la restauration de l’autorité de l’Etat dans cette partie du pays, les 2 et 3 octobre 2017.
Depuis décembre 2013, la province du Nord-Kivu de la RDC est en proie à une violence armée, attribuée aux activités des Maï-Maï, des groupes armés d’autodéfense, constitués sur une base essentiellement ethnique. Ces groupes avaient été armés par le pouvoir central de Kinshasa, pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), pour combattre les envahisseurs ougandais ou rwandais. Depuis, certains d’entre eux n’ont jamais été désarmé.
Dans ses recommandations, le forum de Butembo-Beni qui était organisé par le diocèse et la MUNISCO (Mission des Nations-Unies au Congo), les 2 et 3 octobre, a d’ailleurs réclamé «la traque» des groupes armés, pour restaurer la sécurité dans toute la province. «Dans un Etat, il ne peut y avoir qu’une seule force: l’armée nationale. Toute autre armée est à détruire».
Présent au rassemblement, l’abbé Aurélien Kambale Rukwata, directeur de la Commission diocésaine justice et paix du diocèse, a plaidé pour «des mesures urgentes». Ceci afin de baisser la tension liée au chômage, à l’inflation et à la précarité de la vie, a déclaré le 4 octobre Radio Okapi.
Leaders communautaires religieux et civils réunis
Le forum, qui avait réuni des leaders communautaires religieux et civils, a estimé que les causes de la violence dans le Nord-Kivu sont liées à la mauvaise gouvernance, qui se caractérise par «la faiblesse et l’irresponsabilité» de l’Etat, les conflits de leadership politique, les conflits fonciers, l’activisme des groupes armés, le chômage des jeunes, le pillage des ressources naturelles par le étrangers, et l’accès difficile à l’eau et à l’électricité».
Ils ont dénoncé la corruption et le trafic, en invitant les étudiants et les enseignants à recourir aux moyens non-violents de revendication. Ils ont plaidé pour que les parents envoient leurs enfants à l’école, sans discrimination de sexe et d’état physique, a relevé Radio Moto. (cath.ch/ibc/gr)