Congo: Les évêques déplorent l'effritement de la cellule familiale
Brazzaville, 6 mai 2015 (Apic) Les évêques du Congo ont exhorté leurs compatriotes, à faire «la sourde oreille aux idéologies qui veulent déstabiliser la société et les familles». A l’issue de cette 43e session plénière de la Conférence épiscopale du Congo (CEC), Mgr Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, a été élu nouveau président élu de la CEC. Il succéde à Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala, qui occupait ces fonctions depuis 2006.
Les travaux avaient pour thème : «La famille congolaise aujourd’hui: identité, engagement dans l’Église et la société». «Notre bonheur actuel et le futur de notre nation dépendent de la qualité de nos familles. Que la famille, dans son vrai sens, prime et prenne le dessus dans vos pensées et dans vos projets», ont rappelé les évêques dans leur texte en 39 points.
Une religiosité éloignée de la vie concrète
Les évêques ont exprimé leur amertume devant l’insuffisance, dans la majorité des familles, d’enracinement dans la foi chrétienne. De ce fait, ils déplorent une religiosité éloignée de la vie concrète, surtout devant l’argent, le veuvage, la maladie, les décès, l’héritage et la dot. «Nous constatons aussi, que malgré la participation massive aux célébrations liturgiques et aux dévotions, il y a peu de mariages religieux. Nous encourageons les familles chrétiennes à rester fidèles à la doctrine de l’Église et nous invitons d’autres à faire de même».
La position affaiblie de l’aîné au sein de la famille
La famille, cellule de base de la société, est dépeinte comme le lieu de l’épanouissement de la personne. C’est le lieu privilégié de la reproduction de la parenté, du développement des enfants et de l’entraide entre ses membres. Au sein de la famille, les enfants jouissent de statuts différents qui leur confèrent des droits et des devoirs. La position de l’aîné comporte ainsi des privilèges. On lui doit respect, politesse et déférence. «De nos jours, malheureusement, la place de l’aîné tend à disparaître» déplorent les évêques congolais. Ils constatent «avec amertume» le non-respect de l’aîné chez les nouvelles générations, et parfois la démission de celui-ci de ses responsabilités.
Crise de l’éducation
Pour les 9 évêques de la CEC, la famille subit des pressions et des mutations socioculturelles. Les tensions sociopolitiques se répercutent « de manière insidieuse, sur la cellule familiale. Les valeurs familiales traditionnelles telles que le dialogue, la solidarité, la générosité sont remises en cause». En outre, la crise de l’éducation affecte un bon nombre de familles, entraînant l’affaiblissement de l’autorité parentale. Ce qui débouche sur «l’irresponsabilité vis-à-vis des enfants, laissés ensuite à la merci de la rue». (apic/com/ibc)