Fribourg: Pour Mgr Morerod, l’Eglise ne doit pas répondre à toutes les requêtes de la société moderne
Confidences et projets à la veille d’une ordination
Fribourg, 10 décembre 2011 (Apic) A la veille de son ordination, Mgr Charles Morerod, futur évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), s’est confié dans les colonnes du quotidien «La Liberté» du 9 décembre 2011. Désormais plus serein face à la lourde tâche qui l’attend, il a évoqué les attentes du diocèse et celles des catholiques en général.
Le 11 décembre 2011, Mgr Morerod prendra officiellement les rênes du diocèse de LGF, dont les fidèles attendaient depuis longtemps leur nouveau berger. Il succédera à Mgr Bernard Genoud, qui fut son professeur de philosophie: «C’est quand même assez cocasse de lui succéder. C’est en grande partie grâce à lui que je suis croyant.»
Après un «tour du propriétaire» à Neuchâtel, Lausanne, Genève et Fribourg, Mgr Morerod se dit rassuré de pouvoir compter sur une équipe, «sur un large engagement», pour répondre aux attentes. «Ceux que j’ai vus m’ont donné l’impression d’être contents de collaborer», s’est réjoui le nouvel évêque, qui n’aura donc pas besoin de «tout devoir résoudre» lui-même. Il souhaite aussi avoir un secrétariat particulier. La composition de sa nouvelle équipe de proches collaborateurs sera rendue publique le 12 décembre. Plus largement, il nommera une laïque responsable de la planification pastorale, thème de l’une de ses premières rencontres en tant qu’évêque, la semaine prochaine à Lausanne.
Vivre le ministère de façon heureuse
Revenant sur les espoirs suscités par le Concile Vatican II, notamment au sujet de l’ordination des femmes ou du mariage des prêtres, Mgr Morerod estime que la situation des vocations n’est pas si mauvaise que ça dans l’Eglise universelle. Il relève que les vocations augmentent dans le monde, même si elles diminuent chez nous. «Aujourd’hui, si l’on veut avoir des vocations, il faut dire aux prêtres ou aux séminaristes de vivre leur ministère tel qu’il est maintenant et de façon heureuse», souligne-t-il. Selon lui, ce qui fait la force de l’Eglise, c’est sa différence. Pour elle, le danger serait plutôt de «s’immerger dans toutes les requêtes de la culture contemporaine».
Quant à l’ordination des femmes, la question reste de savoir pourquoi les apôtres n’étaient que des hommes. Le nouvel évêque s’appuie sur une citation de Jean Paul II: «Il y a des choses que je n’ai pas le pouvoir de faire.»
Dans la situation actuelle, Mgr Morerod ne veut pas s’exprimer sur le dialogue entre Rome et la Fraternité Saint-Pie X et quant à la possibilité de la pleine réintégration de la congrégation schismatique dans l’Eglise.
Dialogue avec les protestants
Désormais responsable du dialogue œcuménique au sein de la Conférence des évêques suisses, Mgr Morerod désire d’abord rencontrer les responsables des Eglises réformées, «parce que c’est d’abord avec eux que se fera le dialogue». Il s’agira de fixer des buts en commun. Le nouvel évêque souhaite aussi nouer des contacts avec les évangéliques. Il n’exclut pas d’intégrer les athées dans les discussions œcuméniques de son diocèse.
Sur le terrain, Mgr Morerod entend privilégier les rencontres personnelles et aider les prêtres ne pas «se sentir écrasés par leur tâche», grâce notamment à un renforcement du travail des laïcs. Il veut aussi mettre sur pied un site Internet où les gens pourront «poser leurs questions et trouver des réponses». Le but est de donner une meilleure information sur ce que sont le christianisme et l’Eglise catholique. (apic/laliberte/pf/nd)