Conférence débat sur le 'radicalisme religieux et dialogue' à Dakar
Pour Rudy Demotte, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le radicalisme n’est pas n’est pas la conséquence de la migration, mais en en est plutôt la cause. Il s’est exprimé le 12 avril 2016 à Dakar, au Sénégal, conférence débat sur le « radicalisme religieux et dialogue », à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD).
«Les migrations ne sont pas la cause du malheur» que constitue la dérive radicale religieuse, mais elles en sont la conséquence, a relevé Rudy Demotte, ajoutant que la radicalité religieuse fait partie des «éléments racines» des migrations.
Pour le responsable belge, cité par l’agence de presse sénégalaise (APS), le phénomène de radicalité religieuse peut s’expliquer par «une perte de repères, qui est synonyme d’avatar de la médiocratie qui consiste à chercher une solution médiocre pour établir le pouvoir». «La crise de société que nous vivons a pour dimension, principale de rétablir, un équilibre entre le cadre de référence économique dans lequel nous vivons aussi et les valeurs culturelles qui le sous-tendent», a-t-il fait remarquer.
Selon lui, les attaques terroristes de Paris, en novembre 2015, et de Bruxelles, en mars 2016 ont profondément bouleversé la manière dont les opinions publiques apprécient ce qui se passe à l’échelle planétaire. Ceux de Bamako, au Mali, en décembre 2015, de Ouagadougou, au Burkina Faso, en janvier, et de Grand-Bassam, en février sont des actes de même nature, derrière lesquels il faut voir une négation des libertés humaines, a encore souligné Rudy Demotte.
Trouver des solutions contre le terrorisme
Pour sa part, Penda Mbow, ministre-conseillère à la présidence du Sénégal, chargée de la Francophonie, a appelé l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à être plus audacieuse pour trouver des solutions dans la lutte contre le terrorisme. Car, a-t-elle dit, «l’espace francophone est le plus touché par le terrorisme religieux au cours de ces deux dernières années. L’OIF, a-t-elle fait remarquer, doit s’emparer de cette question pour arriver à la réforme d’institutions, comme l’Organisation des Nations unies (ONU) qui n’n’a pas su apporter des solutions, face au terrorisme religieux.»C’est là que l’OIF pourra jouer un rôle essentiel dans l’élaboration des idées, mais aussi dans le fait d’appeler à une nouvelle réflexion (…) qui essaie d’apporter des solutions à cette crise profonde de civilisation que nous vivons», a fait observer Penda Mbow, enseignante aussi à l’UCAD. (cath.ch-apic/ibc/mp)