Comment on enterre un pape émérite
Comment se dérouleront les funérailles de Benoît XVI, avec quels objets sera enterré le 265e pape? Le Saint-Siège a livré le 3 janvier 2023 des détails sur la célébration présidée par le pape François place Saint-Pierre, le 5 janvier.
Une cérémonie simple et sobre mais marquant néanmoins le rang pontifical de Joseph Ratzinger, adaptée à son statut inédit de pape émérite. À l’issue des trois jours d’exposition publique de la dépouille de Benoît XVI dans la basilique Saint-Pierre, en fin de journée le 4 janvier, son cercueil sera rituellement fermé. À l’intérieur, le pape défunt, comme son prédécesseur, sera enterré avec les médailles et les pièces frappées sous son pontificat, avec ses palliums – en l’occurrence, ceux de ses épiscopats à Munich et à Rome – et un bref texte décrivant son pontificat. En revanche, un pape n’est pas enterré avec sa férule.
Le 5 janvier, vers 8h50, une quarantaine de minutes avant le début de la célébration, le cercueil du pontife qui régna de 2005 à 2013 devrait être sorti de la basilique afin de permettre aux fidèles présents de se recueillir avant la messe avec la récitation du chapelet.
Quelque 125 cardinaux – tous ont été invités –, 420 évêques, et près de 4’000 prêtres sont attendus lors de cette célébration animée par environ 250 choristes. Le pape François présidera la célébration mais il sera relayé à l’autel par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège cardinalice – comme c’est le cas ces derniers temps en raison de ses soucis de genou.
La célébration se base sur le modèle des obsèques pontificales, avec toutefois des adaptations, a expliqué le directeur du Bureau de presse Matteo Bruni. Certains éléments spécifiques à un pape régnant ont ainsi été supprimés, comme les supplications finales du diocèse de Rome et des Églises orientales.
«Requiem aeternam dona ei, Domine»
La célébration eucharistique s’ouvrira par l’antienne classique pour les messes de funérailles «Requiem aeternam dona ei, Domine» avec les versets du psaume 64.
Durant cette messe dite en latin, les lectures ne suivront pas celles prescrites par le rituel fixé pour les pontifes régnants. La première lecture (Isaïe 29,16-19) sera lue en espagnol. Le texte fait le lien entre l’action créatrice de Dieu et la promesse eschatologique du salut qui vient de Dieu où les sourds entendront et les aveugles verront.
Après le Psaume 22 en italien, »Le Seigneur est mon berger», vient la seconde lecture en anglais (1 Pierre 1,3-9). Le texte est une proclamation insistante de l’espérance en la résurrection à la fin des temps. Engin l’Évangile sera celui dialogue de Jésus avec le Bon Larron (Luc 23,39-46). Avec la parole prononcée par Jésus en mourant: «Père, entre tes mains je remets mon esprit».
On attend avec impatience l’homélie pour savoir si le pape François se limitera à une interprétation de des lectures bibliques ou s’il rendra en outre hommage plus personnel à l’action de son prédécesseur.
Intentions en diverses langues
Après l’homélie, la première intention de prière lue en allemand sera dédiée au «pape Benoît, qui s’est endormi dans le Seigneur», pour que «l’éternel Pasteur l’accueille dans son règne de lumière et de paix». Les autres – pour le pape François, les responsables des nations, ceux qui souffrent de la pauvreté – seront lues en français, arabe, portugais, italien. La prière eucharistique également fera mémoire du «pape émérite Benoît».
La prière finale de lla messe sera immédiatement suivie des rites funéraires. Le pape François invitera l’assemblée à prier pour le défunt, avant d’asperger le cercueil d’eau bénite tandis que la schola interprète le chant du répertoire grégorien «Je sais que mon Rédempteur vit» (»Credo quod Redemptor meus vivit…»).
Le pape François prononcera ensuite une prière pour le défunt, afin que Dieu lui accorde sa miséricorde et la participation à la joie éternelle. La schola et l’assemblée chantent ensuite ensemble le chant funèbre de l’Église ancienne «In paradisum deducant te Angeli…» (»Que les anges te conduisent au paradis…»).
Après ces derniers rites – ultima commendatio et valedictio, le cercueil du pontife allemand sera porté en procession jusqu’au lieu de la sépulture, dans les grottes vaticanes, au son du Magnificat.
Le rite prévoit d’entourer le cercueil par des rubans imprimés de sceaux de la Chambre apostolique, de la Maison pontificale, du Bureau des célébrations liturgiques et du Chapitre du Vatican. Le cercueil sera placé dans un autre en zinc, qui sera scellé. Benoît XVI doit être enterré à l’emplacement de l’ancienne tombe de Jean-Paul II – de 2005 à 2011.
L’événement sera couvert par plus de 600 journalistes accrédités du monde entier, dont beaucoup ont déjà investi les axes proches du Vatican, où la sécurité italienne est déployée à grand renfort. (cath.ch/imedia/ak/mp)