Bogota prêt à des concessions?

Colombie: Les critiques et les accusations de manipulations pleuvent sur Uribe

Bogota, 5 novembre 2007 (Apic) Les critiques pleuvent sur le gouvernement colombien d’Alvaro Uribe, de la part des parents des otages aux mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Des critiques lancée alors que Uribe, assure avoir discuté de sa «nouvelle stratégie» avec ses homologues français et américain, Nicolas Sarkozy et Georges W. Bush,

Les cinq films, les sept lettres et les photographies de 16 otages – du matériel saisi, selon les autorités, la semaine dernière à trois rebelles et diffusés par la suite – auraient été en réalité récupérés bien avant et tenus cachés pour empêcher le médiateur Hugo Chávez – jusqu’à la semaine dernière – de les remettre, comme promis, Sarkozy, pour prouver que les otages sont en vie dans le but d’entamer les négociations avec le groupe armé.

«Les Farc ont confectionné les preuves sur la vie des otages dans le but de les envoyer au président Sarkozy. Ce qui nous inquiète est le fait que le gouvernement colombien les a sûrement tenues secrètes pour porter préjudice au président Chávez», a dit Yolanda Pulecio, la mère de Ingrid Betancourt, franco-colombienne et ex-candidate aux présidentielles colombiennes.

Une dénonciation analogue avait été lancée dimanche dans une interview au quotidien mexicain ’El Universal’ de Piedad Córdoba, sénatrice colombienne de l’opposition. Elle aussi impliquée dans un premier temps en qualité de ’facilitatrice’ pour un accord humanitaire entre Bogotà et les Farc, remerciée par la suite, en même temps que Chívez à cause de présumés contacts «non autorisés» avec des dirigeants politiques et militaires colombiens. «Ces preuves ont été cachées par le gouvernement pour qu’elles n’arrivent pas à Sarkozy. Leur existence démontre que la médiation du président Chávez allait dans la bonne direction et aurait permis la libération de plusieurs otages en décembre», a déclaré Piedad Córdoba. Si le gouvernement a taxé de «paranoïaques» les dénonciations, le procureur général Mario Iguarán a répliqué qu’elles seront vérifiées sous tous leurs aspects».

Le sabotage du président colombien

Dans une interview à l’agence de presse bolivienne Abp, cité par Misna, un des principaux commandants des Farc, connu sous le pseudonyme d’Iván Márquez, a estimé que «Sarkozy peut jouer un rôle fondamental pour que l’échange de prisonniers reprenne son cours initial, qui avec Chávez promettait de donner de bons résultats».

En attendant, Josephine Rosado, la mère de Marc Gonsalves, un des trois otages américains aux mains des Farc, a accusé Uribe de vouloir «saboter» les négociations avec la guérilla pour la libération des 45 otages jugés négociables en échange de la libérations de 500 rebelles en détention.

Le coup de gueule des parents des otages semble porter des fruits.Selon des dépêches d’agence, Bogota se dit prêt à proposer à Nicolas Sarkozy de participer à une réunion avec les Farc. Selon Mauricio Lizcano, membre de la commission pour la paix du Congrès, cette décision a été communiquée mardi matin à Bogota par le président Uribe aux membres de la commission de paix du Congrès. Toujours selon la même source, le Haut commissaire colombien pour la paix, Luis Carlos Restrepo, partira mardi soir pour Paris dans le but de soumettre cette proposition à Sarkozy.

Listes de guérilleros «échangeables?

Selon le quotidien de Bogota, «El Espectador», le gouvernement se dit aujourd’hui disposé à une réunion de Luis Carlos Restrepo avec des membres des Farc autorisés. Le gouvernement a fait parvenir un document à la commission colombienne pour la paix, dans lequel figure la liste de guérilleros «échangeables». D’après le quotidien, le gouvernement serait d’accord pour que ces rapprochements se fassent sur territoire colombien «le plus vite possible». (apic/misna/ag/elesp/pr)

5 décembre 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!