Colombie: l'archidiocèse de Cali condamne la mort de manifestants
Dans le contexte des violences lors de manifestations en Colombie, l’archidiocèse de Cali a appelé, le 28 mai 2021, au respect de la vie de tous. L’Eglise locale a enjoint les deux parties à éviter les provocations.
Cali, troisième ville de Colombie, a été le théâtre d’affrontements, le 28 mai, entre des manifestants, des policiers et des civils armés. Ces violences ont fait au moins 14 morts, selon l’ONU.
«Pas un mort de plus!», a lancé dans ce contexte Mgr Dario de Jesus Monsalve Mejia, archevêque de Cali, dans un communiqué, le même jour. Le texte condamne la mort de plusieurs manifestants et appelle les Colombiens à respecter et protéger la vie de tous, y compris des meurtriers, rapporte Vatican News.
Un enquêteur du parquet de Cali a tiré sur la foule, tuant deux civils, avant d’être lynché par les manifestants. Mgr Mejia exhorte ainsi les parties en présence à ne pas faire justice elles-mêmes et à ne pas tomber dans la provocation. Il demande de laisser la justice et les défenseurs des droits humains enquêter sur les actes de violence en cours dans le pays. Une requête également lancée par la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet.
Révolte populaire
«Chaque mort appartient à une famille qui l’attend, à un peuple qui aspire à vivre en paix, avec la vérité et la justice, sans armes et dans un Etat qui le garantit», ajoute l’archidiocèse de Cali. Il exprime aussi ses condoléances aux familles des personnes tuées et blessées.
Après un mois de soulèvement populaire, au moins 59 morts ont été enregistrés en Colombie. Quelque 2’300 personnes ont été blessées et 123 sont portées disparues. La ville de Cali, à l’ouest du pays, est l’épicentre de la contestation. Le président Ivan Duque y a envoyé, ces derniers jours, au moins un millier de soldats pour faire face aux manifestants. Depuis fin avril, le scénario se répète, avec le jour, des manifestations pacifiques et festives, qui se transforment la nuit venue en émeutes et actions de répression policière.
A l’origine des troubles se trouvent des réformes économiques et fiscales perçues comme injustes car visant les plus démunis. Les manifestants protestent aussi contre la corruption généralisée dans le pays. La Colombie est l’un des Etats les plus inégalitaires en terme de revenus. Un phénomène encore augmenté par la pandémie. (cath.ch/vaticannews/ag/rz)