Colmar: Le musée Unterlinden a rouvert ses portes
Le Musée Unterlinden de Colmar a rouvert ses portes après trois ans de travaux. Rénové et agrandi, il redéploye ses collections dans une muséographie innovante. C’est dans ce musée qu’est conservé le célèbre retable d’Issenheim réalisé au début du XVIe siècle par Matthias Grünewald et Nicolas de Haguenau.
Le président de la République, François Hollande, et le président du Parlement européen, Martin Schulz, feront le déplacement en Alsace pour l’inauguration de ce nouvel espace, le 23 janvier 2016. Le public peut déjà y accéder depuis le 12 décembre.
En plus de sa rénovation, le musée a également été agrandi. L’extension, avec la réalisation d’un bâtiment résolument contemporain dû au cabinet d’architectes suisses Herzog et de Meuron vient s’insérer dans l’architecture médiévale. Le musée étant devenu trop petit au fil du temps, il fallait réfléchir à une nouvelle structure, notamment pour accueillir les expositions temporaires.
Dans le cloître médiéval est présenté l’art du Moyen Âge et de la Renaissance avec des œuvres de Martin Schongauer, Hans Holbein, Lucas Cranach entre autres. Son œuvre-phare, le retable d’Issenheim – un ensemble de panneaux de tilleul sculptés par Nicolas de Haguenau et peints par Matthias Grünewald entre 1512 et 1516 – a retrouvé sa place habituelle, dans la chapelle de l’ancien couvent.
Une force émotionnelle rare
La force émotionnelle de ce polyptique monumental s’explique par la qualité picturale de l’oeuvre, la richesse des couleurs et l’expressivité des scènes et des personnages. Les sept panneaux de bois de tilleul et les dix sculptures qui le composent, illustrent plusieurs épisodes de la vie du Christ et de saint Antoine, l’ermite, patron de la commanderie d’Issenheim, à une vingtaine de kilomètres de Colmar.
Le retable fermé offre une vision terrifiante de la crucifixion emplie de douleur, encadrée de panneaux des deux saints invoqués contre les épidémies: saint Antoine et saint Sébastien, prié contre la peste. Sous la scène centrale, la prédelle représente la Mise au tombeau.
La première ouverture du retable s’ouvre sur les panneaux lumineux de l’Annonciation, du concert des anges, de la Nativité et de la Résurrection, qui expriment tous des symboles de joie et d’espoir.
L’ouverture complète du retable offre aux regards la sculpture magistrale du saint patron de la commanderie, trônant entre saint Augustin et saint Jérôme. Elle est entourée des panneaux peints de l’agression de saint Antoine et de la visite de saint Antoine à saint Paul. Dans la prédelle, le Christ au milieu des apôtres est représenté en sauveur du monde. (cath.ch-apic/mp)