Le quotidien d'une mère qui élève ses enfants. (Photo: Caritas-Suisse)
Suisse

La classe moyenne suisse menacée de pauvreté

En Suisse, la classe moyenne inférieure est toujours davantage menacée par la précarité. Tel est le constat dressé par les Centres sociaux protestants (CSP) de Suisse romande.  Avec des revenus parfois proches du seuil de la pauvreté, mais qui ne donnent pas droit à des prestations d’aide sociale, celle-ci est particulièrement vulnérable face aux coups durs de la vie.

À l’occasion de leur campagne annuelle de mars, les CSP de Suisse romande ont attiré l’attention lors d’une conférence de presse le 14 mars 2017, sur la situation de la classe moyenne inférieure en Suisse. Les CSP apportent une aide concrète à ces personnes qui échappent au filet social.  Il en est ainsi de Michel père de trois enfants. Son revenu de cadre suffisait à l’entretien de sa femme et de leurs enfants. Sa situation a basculé à la suite de son divorce. Avec 4’500 francs de pensions alimentaires à payer, son budget lui permettait tout juste de s’acquitter du montant de ses impôts. Deux de ses enfants sont désormais majeurs, et il ne peut plus déduire fiscalement l’intégralité des pensions alimentaires qu’il leur verse. Son budget s’en est trouvé déséquilibré. Le risque est donc grand que Michel, malgré toute sa bonne volonté, ne puisse plus faire face aux charges courantes

L’expérience de terrain des CSP corrobore les conclusions d’un rapport de l’Office fédéral de la statistique, paru l’automne dernier, sur la qualité de vie d’une partie de la classe moyenne suisse.

Une population vulnérable

Avec un revenu mensuel brut minimum de 3’947 francs pour une personne seule et de 8’288 francs pour une famille avec deux enfants, la classe moyenne inférieure est particulièrement vulnérable face au moindre aléa de la vie : un accident, une maladie grave, un divorce ou une perte d’emploi. Malheureusement, la plupart des personnes qui sollicitent l’aide du CSP le font lorsqu’il est déjà trop tard : les problèmes administratifs et les dettes se sont accumulés, les problèmes familiaux ou de santé se sont aggravés. De fait, elles ont déjà basculé dans la précarité.

Les revendications des CSP

Le filet social déployé aujourd’hui en Suisse ne prévoit pas beaucoup d’aides à cette tranche de la population qui se précarise. Pour les CSP il faut éviter une polarisation plus marquée entre la classe moyenne supérieure et inférieure. Pour cela, les CSP posent un certain nombre de revendications concrètes. Une première mesure consiste à intégrer les impôts courants dans le calcul du minimum vital dans le cas de situations d’endettement.

Modifier la Loi sur l’assurance maladie (LAMal) pour que les jeunes ayant atteint leur majorité ne puissent pas être poursuivis par la caisse maladie pour des montants dus alors qu’ils étaient mineurs, est une deuxième mesure.  Limiter la hausse des primes d’assurance maladie pour les enfants ; renoncer surtout à toute hausse des primes tant que les jeunes adultes sont en formation, est une troisième revendication des CSP. Enfin il s’agit de mieux réglementer l’accès au petit crédit et renforcer la prévention du surendettement. (cath.ch/com/mp)

 

Le quotidien d'une mère qui élève ses enfants.
15 mars 2017 | 08:48
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
aide sociale (14), CSP (5), Pauvreté (215)
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