Chorales liturgiques: les conseils du cérémoniaire du pape
En matière de musique liturgique, entre le chef de choeur et le prêtre de la paroisse, la chorale doit suivre en dernier lieu le souhait du prêtre, dans un souci d’unité, a affirmé Mgr Guido Marini, cérémoniaire du pape François, dans des propos rapportés par le Catholic News Service le 22 octobre 2016. Mgr Marini intervenait le 21 octobre à l’occasion du Jubilé des animateurs de chorale.
Après une conférence ovationnée de 50 minutes devant des centaines de choristes, chefs de choeur et prêtres, Mgr Guido Marini a répondu à une question sur un cas d’école, où les chants choisis par le prêtre sont «inappropriés» du fait des textes ou du moment choisi pendant la cérémonie.
Entre le prêtre et la chorale, le principe est de ne «jamais se battre», a d’abord répondu Mgr Marini en souriant, car sinon «nous tordons» le sens de la messe, qui est de chercher à être un seul corps devant le Seigneur.
Mais en dernier lieu, il faut privilégier l’humilité et la communion, a-t-il affirmé, même si cela demande de se sacrifier et d’adopter le point de vue du prêtre. Comme le grain de blé, il faut parfois accepter de mourir à quelque chose en nous, en sachant que cela peut porter du fruit.
Unité entre tradition et nouveauté
Dans sa conférence, a rapporté CNS, Mgr Marini a souligné l’importance pour les membres d’une chorale liturgique d’être des hommes et des femmes de foi, qui ont un amour brûlant pour le Christ.
La liturgie doit aussi évoquer pour lui l’universalité de l’Eglise, dans laquelle la diversité doit former une unité harmonieuse entre tradition et nouveauté. Mgr Marini a aussi insisté pour que la chorale ne soit pas placée devant ou au centre de l’assemblée, ou encore séparée des fidèles, mais au contraire intégrée, parce que partie prenante, de cette assemblée.
Citant les propos du pape François, Mgr Marini a rappelé que la musique liturgique lors des cérémonies pontificales ne devait jamais aller au-delà du rite, forçant les célébrants et l’assemblée à attendre la fin du chant pour poursuivre la messe. Les chants sont intégrés au rite, et doivent servir la cérémonie et non eux-mêmes, a-t-il rappelé.
Enfin, les chants doivent élever et sortir l’assemblée de l’ordinaire, a-t-il encore précisé, non comme une fuite, mais en vue d’être renouvelée après la messe. Si un chant n’est pas un pont vers l’éternité, ou en quelque sorte le chant des anges, il ne fait pas son travail, a encore affirmé Mgr Marini.
Pour la conclusion de ce Jubilé des chorales et des animateurs liturgiques, Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, a aussi célébré le 23 octobre dans la basilique Saint-Pierre une messe, dans le cadre de l’Année sainte de la miséricorde. (cath.ch-apic/imedia /ap/mp)