La Chine et le Saint-Siège s’approchent d’un accord, selon le cardinal de Hong Kong

Un «consensus préliminaire» entre le Saint-Siège et la Chine a été trouvé, estime le cardinal John Tong Hon. L’évêque de Hong Kong s’est exprimé le 9 février 2017 dans le journal de son diocèse Sunday examiner. Ce point de convergence ouvrirait la voie à un accord entre les deux parties, estime le prélat.

Selon lui, ce premier «consensus» trouvé entre la Chine et l’Eglise catholique, pourrait déboucher sur un accord concernant la nomination des évêques. Le contenu de ce consensus n’a cependant pas été révélé par Mgr Tong Hon.

Un éventuel accord donnerait au pape le dernier mot dans la nomination des évêques, explique le haut prélat. Le Souverain pontife disposerait alors d’un droit de veto, et les recommandations de la conférence épiscopale chinoise, liée au gouvernement, ne seraient que de simples suggestions.

Agenda

Toutefois, prévient l’évêque de Hong Kong, un accord sur la nomination des évêques serait un point d’étape important, mais ne suffirait pas à résoudre tous les problèmes. Parmi les autres questions à mettre à l’agenda figureraient celle de l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC), celle des évêques illégitimes et celle de l’Eglise souterraine.

Basée sur le principe d’une «Eglise indépendante, autonome et autogérée», l’APCC avait été déclarée incompatible avec la doctrine catholique par Benoît XVI, rappelle le cardinal Tong Hon. L’APCC avait notamment procédé à la nomination et l’ordination d’évêques, sans l’autorisation de Rome.

Pékin devra donc reconnaître que le pape est «la plus haute autorité» pour la nomination des évêques. Alors, espère le cardinal, l’APCC deviendra «une association patriotique au sens strict du terme : une organisation volontaire, bénévole, patriotique et aimante de l’Eglise, composée de clercs et de fidèles de tout le pays».

Lettres de repentance

Quant aux évêques illégitimes, au nombre de sept, ils sont toujours sous le coup d’une excommunication, poursuit le prélat. Se posent également des interrogations sur leur vie morale. La question de leur place dans l’Eglise, avertit le cardinal Tong Hon, ne pourra donc se résoudre que par le repentir. Or, selon ses informations, les sept évêques illégitimes auraient envoyé des lettres de repentance au pape François.

«La légitimité de la conférence des évêques de l’Eglise en Chine, dépend de l’inclusion de tous les évêques légitimement ordonnés», observe le prélat. Y compris les 30 pasteurs de communautés non-officielles et non reconnus par Pékin. S’il s’agit pour ce dernier point d’un «sujet majeur du dialogue», il ne constitue pas non plus «une impasse», rassure le cardinal.  (cath.ch/imedia/xln/pp)

9 février 2017 | 18:10
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture : env. 2  min.
Chine (400), Vatican (545)
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