Chili: les laïcs d’Osorno font confiance «avec lucidité» à l’enquête

Une délégation composée de trois laïcs et de trois ecclésiastiques du diocèse d’Osorno au Chili a remis le 21 février 2018 à l’envoyé du pape un volumineux dossier contenant des témoignages et des statistiques contre Mgr Juan Barros. Pour eux la personne de l’évêque ne représente que la partie visible de l’iceberg.

 Francisca Solís, Juan Carlos Claret et Mario Vargas, accompagnés de trois prêtres, ont transmis au Père Jordi Bertomeu, qui remplace Mgr Scicluna, hospitalisé, un document de 1500 pages contenant des témoignages de personnes qui souhaitaient faire leur déclaration directement au représentant du pape François. Le dossier a été remis à la nonciature apostolique, à Santiago du Chili, lors d’une rencontre avec le Père Bertomeu.

«La partie visible de l’iceberg»

À la sortie de la rencontre, le porte parole du mouvement, Juan Carlos Claret, interviewé par CNN Chili, a indiqué que l’ensemble des victimes  «avaient confiance en l’enquête, mais avec lucidité». Il a ajouté que la crise à Osorno ne prendrait pas fin avec le retrait éventuel de Mgr Barros, qu’il a désigné comme étant  «la partie visible de l’iceberg», d’un problème plus grave.

Être écouté indique que l’enquête est sérieuse

 

«Se sentir écouté dans un climat si accueillant et, apparemment, de confiance, nous fait sentir que nous sommes face à un processus sérieux qui, nous l’espérons, pourra continuer dans cette voie et déboucher sur les nécessaire  nécessaires» a déclaré, le 21 février 2018, Juan Andrés Murillo, une des victimes de Fernando Karadima, au sortir son entretien avec le représentant du Vatican. «C’est très gratifiant et, dans un certain sens, réparateur que des personnes d’Église nous invitent pour nous écouter raconter ce que nous avons vécu.»

Le créateur de la Fondation pour la Confiance s’est dit satisfait de constater que les déclarations concernant les abus et la couverture dont ils ont bénéficié sont prises au sérieux.  Il a dénoncé en outre les dynamiques de pouvoir qui ont marqué l’affaire Karadima et également le cas Barros. «Les évêques qui étaient aux commandes n’ont pas fait ce qu’ils auraient dû faire». Il s’est déclaré confiant sur le fait que, tant Mgr Scicluna que le Père Bertomeu, qu’il a qualifié  d’homme «empathique», vont apporter ces informations au Vatican et les remettre à qui de droit, pour que soient prises les mesures nécessaires. (cath.ch/jcg/mp)

 

 

 

22 février 2018 | 16:30
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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