Chicago: L'archevêque demande la miséricorde pour les familles non-traditionnelles
Chicago, 25.08.2015 (cath.ch-apic) Les catholiques doivent embrasser le changement et faire preuve de miséricorde à l’égard des familles non-traditionnelles. C’est le message délivré par Mgr Blase Cupich, archevêque de Chicago, lors de la réception de son pallium, le 23 août 2015.
Les évêques et les catholiques en général devraient éviter «d’absolutiser une époque particulière [de l’Eglise]», et se rappeler la richesse et la diversité de leur foi, a déclaré Mgr Cupich lors de son homélie de 15 minutes dans la cathédrale du Saint-Nom de Chicago.
L’archevêque y a reçu le pallium des mains du nonce apostolique aux Etats-Unis, rapporte le site internet catholique américain Crux. Cet ornement liturgique qui symbolise le pouvoir pontifical et exprime l’union étroite des évêques avec le pontife, a été reçu pour la première fois, cette année, au sein des diocèses métropolitains. Jusqu’à maintenant, les prélats recevaient l’ornement sacerdotal des mains du pape au Vatican, lors de la solennité des saints Pierre et Paul, le 29 juin. Le pape François avait annoncé fin janvier 2015 que la mesure allait «grandement favoriser la participation de l’Eglise locale dans un moment important de sa vie et de son histoire».
Jeter un regard nouveau sur les enseignements
L’Eglise devrait également être ouverte à de «nouvelles voies et à la créativité lorsqu’il s’agit d’accompagner les familles, en particulier celles qui sont brisées, celles qui ont souffert», a soutenu le prélat, qui sera un des représentants de l’Eglise américaine au synode sur la famille d’octobre prochain. Pour l’archevêque, l’Eglise ne devrait pas «se contenter de solutions qui ne marchent plus, d’expressions qui n’inspirent plus et de façons de travailler qui étouffent la créativité et la collaboration».
Mgr Cupich a rappelé que Jean XXIII avait appelé l’Eglise entière à jeter un regard nouveau sur les anciens enseignements concernant la miséricorde, «dans une ère où de nombreuses personnes au sein de l’Eglise préfèrent le chemin étroit de la sévérité et de la condamnation».
Le prélat s’exprimait devant 20 autres évêques et des dizaines de prêtres de l’Illinois, ainsi que devant des centaines de fidèles. Le diocèse de Chicago est le troisième plus grand des Etats-Unis, regroupant plus de deux millions de catholiques.
Encadré
Le pallium
Ornement liturgique d’honneur et de juridiction depuis le IVe siècle, le pallium est une sorte d’écharpe blanche sur laquelle sont habituellement brodées six croix de soie noire, qui symbolisent les plaies du Christ. Cet insigne épiscopal symbolise le pouvoir pontifical et exprime l’union étroite des évêques avec le pontife, mais aussi la sollicitude du bon pasteur qui porte les brebis sur ses épaules.
C’est en souvenir d’une ancienne coutume que le pape bénit ces agneaux le jour de la fête de sainte Agnès, morte à l’âge de 13 ans. Cette sainte romaine subit le martyre vers l’an 304 sur l’emplacement actuel de la place Navone, au cœur de Rome, lors des persécutions antichrétiennes ordonnées par l’empereur Dioclétien. Après avoir tenté en vain de faire renoncer Agnès à son vœu de pureté conservée pour Jésus, ses bourreaux lui infligèrent un coup d’épée à la façon dont on tuait les agneaux à cette époque. C’est pourquoi l’iconographie traditionnelle représente sainte Agnès avec cet animal.
Avant d’être présentés au pape par les Chanoines réguliers du Latran, les agneaux élevés au couvent romain de San Lorenzo in Panisperna sont bénis sur l’autel de la basilique romaine de Sainte-Agnès hors-les-murs, sur la via Nomentana, au nord de la capitale.
Traditionnellement les pallia sont tissés par les sœurs bénédictines de Sainte-Cécile, dans le quartier romain du Trastevere. Aujourd’hui, ces religieuses âgées font appel à un tiers pour leur confection.
(apic/crux/arch/rz)