Charity Box: des week-ends solidaires pour les plus démunis
Un site internet offre la possibilité aux internautes de financer la «Charity box» de leur choix. Le forfait, une fois financé, permet d’envoyer en week-end des couples ou des familles qui n’en ont pas les moyens. On doit ce concept novateur à Vincent et Catherine Pasquier qui travaillent en partenariat avec Caritas.
Les destinations proposées privilégient le calme et le terroir romand: cantons de Vaud, Fribourg, Neuchâtel, campagne ou bord de lac, selon la saison. «L’idée était d’offrir, au-delà d’un dépaysement, une vraie coupure, loin des parcs d’attraction ou des loisirs agités».
L’idée a germé en 2017, dans une conversation à la table d’un restaurant lors d’un week-end similaire à Nevers, dans le centre de la France. Le couple a laissé mûrir un concept qui permettrait de faire profiter ceux qui n’avaient pas les moyens de s’offrir ces escapades où se conjuguent tourisme et découverte de la cuisine locale. «Comment récolter des dons, organiser ces séjours et entrer en contact avec les bénéficiaires de nos box?» La première solution de cette équation passait par une plateforme.
Junior entreprise de l’EPFL
«N’ayant pas le temps de créer le site, nous avons fait appel à la junior entreprise de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), explique Catherine Pasquier. Nous leur avons exposé notre démarche». Son mari, ingénieur en informatique, est passé sur les bancs de la prestigieuse institution, il a pensé à cette structure. Les étudiants ont développé le site et apporté la solution du financement participatif.
Côté destination, Vincent et Catherine ont pioché dans leurs souvenirs pour créer les premières box. «Nous avons aussi contacté les offices de tourisme pour trouver des lieux de séjour avec un bon rapport qualité-prix». Fribourg et Montreux ont répondu pour proposer des solutions.
Deux jours, une nuit
Le couple a opté pour le principe de séjours de deux jours et une nuit. Les premières expériences ont démontré la nécessité de choisir des lieux situés en Suisse romande. «En effet, avec les premières box, on a réalisé que les bénéficiaires n’avaient pas toujours de véhicule. Nous avons donc vite renoncé à mettre sur pied des week-end en Suisse allemande, nécessitant de trop longs trajets». De même qu’ils ne choisissent pas des hôtels de trop haut standing: «Le but n’était pas de les mettre mal à l’aise mais qu’ils passent un séjour agréable».
L’offre varie selon la saison, les deux «voyagistes» adaptent les destinations même si la deuxième vague de la pandémie les a coupés dans leur élan. «Ce n’est pas perdu, nous préparons des box pour le printemps. Cela nous donne le temps de chercher des nouvelles destinations». Un coup de pouce du Lion’s club, au début de l’aventure, et un coup de projecteur des quotidiens Le journal de Morges et 24 Heures leur ont permis de récolter de quoi déjà réaliser cinq box et d’autres en attente de départ.
Caritas Vaud
«Pour trouver des bénéficiaires, nous avons contacté Caritas Vaud». La réputation de l’œuvre d’entraide catholique a été déterminante dans le choix de Catherine et Vincent. Mais pas seulement. Ils ont aussi souhaité que l’organisation valide leur concept. «Nous ne savions pas si cela conviendrait. On a parfois de bonnes intentions mais qui ne sont pas toujours bien adaptées», relève Catherine. L’organisme leur transmet le nom des bénéficiaires qu’elle contacte dès qu’une box est financée. Tous les deux s’occupent de réserver chambre et repas. L’établissement est payé directement.
Les retours des bénéficiaires sont bons. La coupure, tous frais payés, est très appréciée. «Nous ne réservons que l’hôtel et le restaurant, souvent dans le même établissement. Nous n’imposons pas le programme. Certains ont aimé passer du temps sur la terrasse d’un hôtel de charme avec une vue sur la campagne, tout simplement. Et profiter d’une chambre d’hôtel coquette. Surtout ils trouvent du repos».
Un mot et des photos
La seule chose à laquelle tiennent Vincent et Catherine Pasquier sont les remerciements et l’envoi de quelques photos de la part des bénéficiaires. Cela nous permet d’adresser les photos et un petit mot aux donateurs de la box. «Nous avons trouvé le geste, pour symbolique qu’il soit, très important». D’abord pour les couples ou les familles qui bénéficient du week-end mais aussi pour les donateurs. «Souvent, ajoute Vincent, nous avons reçu des lettres de remerciement suite à un don. Les grandes organisations caritatives le font. Mais nous ne savions jamais précisément à quoi avait servi l’argent».
En parlant d’argent, le couple précise qu’il ne prélève pas de commission. Il s’agit de bénévolat. Les box nécessitent du travail mais différemment. «Le digital nous permet de répartir le temps de travail. Contrairement au bénévolat qui nécessite une présence régulière, comme pour les retraités par exemple, nous pouvons répartir l’activité tout au long de la semaine, après les journées de travail ou pendant un temps mort. C’est l’avantage du web».
«Il n’est pas question de partenariat, ni avec une chaîne d’hôtels ni avec une société qui vend des box». Malgré les aléas de la pandémie, le concept et la générosité des internautes ont permis d’envoyer 15 personnes en week-end. Le compteur indique 2’478 francs de dons. Le couple va chercher d’autres adresses alliant dépaysement et bons petits plats. (cath.ch/bh)