«Cette mesure aurait dû être prise il y a des années déjà»

New York: Pour le Congrès juif mondial, l’exclusion de Mgr Williamson survient «trop tard»

New York, 25 octobre 2012 (Apic) Le Congrès juif mondial (CJM) à New York, estime que l’exclusion, le 24 octobre 2012, des rangs de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) de l’évêque négationniste Richard Williamson, survient «trop tard».

Ronald S. Lauder, président du Congrès juif mondial, a salué le 24 octobre l’expulsion de l’évêque Richard Williamson de la Fraternité sacerdotale traditionaliste FSSPX. Il a cependant estimé que cette mesure aurait dû être prise il y a des années déjà. «Cela ne fait rien pour restaurer la crédibilité de cette organisation», peut-on lire sur le site du CJM (Cf. www.worldjewishcongress.org). «C’est trop peu, trop tard», écrit l’homme d’affaires et collectionneur d’art américain.

«C’est bien que le marchand de haine et négationniste de l’Holocauste Williamson ait finalement été envoyé dans le désert, mais il s’agit d’une décision que la direction de la FSSPX aurait dû prendre des années auparavant, quand l’homme d’Eglise niait ouvertement l’existence des chambres à gaz», souligne Ronald S. Lauder.

Les raisons invoquées maintenant pour son renvoi, déplore le CJM, ne mentionnent pas les dommages que cet homme a provoqués en insultant les juifs et d’autres, que ce soit du haut de la chaire, par l’intermédiaire de son bulletin d’information hebdomadaire, ou encore dans ses déclarations aux médias.

Le président du CJM remercie le pape Benoît XVI et le cardinal Kurt Koch

Si tous les membres de la FSSPX ne sont pas antisémites comme Williamson, poursuit le président du CJM, la Fraternité a encore à traiter de la question de l’antisémitisme dans ses rangs et à se séparer de ceux «qui continuent à considérer les juifs comme l’incarnation de l’Antéchrist».

Ronald S. Lauder a remercié le pape Benoît XVI et le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens et de la Commission pour les relations avec le judaïsme, pour leur condamnation sans équivoque de tendances antisémites dans l’Eglise. «Nous savons où se trouve le Vatican à ce sujet. Ce que nous ne savons pas, c’est si la direction de la FSSPX est d’accord avec lui sur ce point. Tant que la Fraternité Saint-Pie X ne prend pas une position claire, ils ne devraient pas être réadmis dans le giron de l’Eglise catholique», insiste le président du CJM.

Dans une allocution prononcée en 1989 à l’église Notre-Dame-de-Lourdes à Sherbrooke, au Québec, Richard Williamson avait soutenu qu’il n’y avait pas un seul juif qui avait trouvé la mort dans les chambres à gaz. «Tout cela, c’est des mensonges, mensonges, mensonges», avait lancé le prélat négationniste. Dans une interview à la télévision suédoise réalisée en Allemagne en novembre 2008, il avait réaffirmé son point de vue.

«Je crois qu’il n’y a pas eu de chambres à gaz (…) Je pense que 200’000 à 300’000 juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz», avait-t-il déclaré au cours de l’émission «Uppdrag gransning» (mission investigation), programme hebdomadaire de la télévision publique suédoise SVT.

Les propos négationnistes de Richard Williamson avaient été diffusés le 21 janvier 2009, quelques jours seulement avant la levée, par décision de Benoît XVI, des excommunications prononcées en 1988 contre les quatre évêques ordonnés illicitement par Mgr Lefebvre. Ces déclarations avaient provoqué un tollé dans le monde entier. (apic/cjm/be)

25 octobre 2012 | 12:42
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!