Centrafrique : L’ACAT dénonce la persistance de la torture et l’impunité
L’ACAT-RCA (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture et de la peine de mort) section de République centrafricaine, a dénoncé la persistance de la torture dans le pays, à cause de l’impunité, du manque d’indépendance et de l’impartialité de la justice.
La RCA traverse depuis 2013, une situation politique et militaire instable, caractérisée par des violences inter-communautaires et de rebelles de plusieurs factions combattants contre le régime en place. L’ONU a mis en place en 2014, une opération de maintien, dénommée Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA). Elle est composée de personnes dont 11’200 soldats et policiers (UNIPOL).
L’Eglise catholique contribue grandement à la protection des populations civiles, en accueillant dans ses structures (églises, cathédrales, paroisses, etc…) plusieurs milliers d’entre elles qui ont fui leurs foyers à causes pour se protéger d’attaques de communautés adverses.
Pour promouvoir la paix et le vivre-ensemble, les leaders religieux ont créé une Plateforme des confessions religieuses de Centrafrique (PCRC). Elle est composée de l’archevêque de Bangui, la capitale le cardinal Dieudonné Nzapalainga, l’imam de la grande mosquée de la ville, et de l’Apôtre Nicolas Guerekoyame Gbangou, de l’Alliance des évangéliques de Centrafrique (AEC). En 2015, la PCRC a reçu le Prix des droits de l’homme de l’ONU.
Dans une déclaration en date du 27 juin à l’occasion de la journée internationale de soutien aux victimes de la torture, dont le correspondant de Cath-info a reçu copie, l’ACAT-RCA a appelé le gouvernement, à lutter efficacement contre la torture et les violences dans le pays. Elle a plaidé pour une criminalisation de la torture dans le code pénal et dans le code de procédure pénale.
Pour l’organisation de défense des droits humains, la protection des frontières, la sécurité nationale, l’occupation des zones sous contrôles des rebelles sont des prétextes pour « la torture, et d’autres formes de traitement cruels, inhumains et dégradants ».
Elle a estimé que pour lutter contre ces pratiques, il est primordial que les institutions en charge assument leur responsabilité, afin de garantir à tous, y compris aux plus vulnérables, l’accès à la justice dans des conditions d’égalité, et permettre aux victimes d’obtenir une réparation compète. (cath.ch/ibc/mp)