Centrafrique: deux prêtres et plus de 40 réfugiés tués dans une attaque
Deux prêtres de République Centrafricaine (RCA), l’abbé Blaise Mada, vicaire général du diocèse d’Alindao (sud-est) et le Père Célestin Ngoumbango, ainsi que plus de 40 civils ont été tués par des rebelles, le 15 novembre 2018, dans l’attaque d’un camp de réfugiés situé sur un terrain de l’Eglise catholique.
L’opération a été perpétrée par des rebelles de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), actifs dans la région. En août 2018, ils avaient effectué une razzia dans le village de Lioto, passant de maison en maison pour tuer les habitants, piller et mettre le feu, rapporte le site d’information palmarescentrafrique.com.
L’UPC est une faction de la Séléka qui sévit dans la Ouaka et la Basse-Kotto, en zone est de la RCA. La milice est composée en majorité de musulmans. En août 2018, la Cour Criminelle de Bangui, la capitale, a condamné à 20 ans de travaux forcés quatre rebelles de ce mouvement, pour «association des malfaiteurs et détention illégale d’armes».
Combats interconfessionnels
Selon le Réseau des journalistes centrafricains en droits de l’homme (RJDH), et d’autres médias internationaux, les abbés Mada et Ngoumbango ont été tués par balles lors de l’attaque de l’évêché et du presbytère où ils étaient retranchés, après le début des tirs contre le complexe ecclésial. Il y a eu d’importants dégâts matériels.
Le site des déplacés est situé dans l’enceinte de l’évêché et du presbytère. Des sources religieuses citées par le RJDH ont précisé que le camp a été incendié durant l’attaque, tandis que le presbytère a été saccagé par les assaillants qui ont aussi incendié l’église locale.
Selon le média panafricain africanews, les combats ont opposé, le 15 novembre, des milices antibalaka, composées majoritairement de chrétiens, à des miliciens de l’UPC. Un porte-parole de la mission de l’ONU en RCA (Minusca), a indiqué à l’AFP que les antibalaka avaient tué des personnes de confession musulmane. Une heure plus tard, l’UPC a riposté en attaquant le camp de déplacés. Plusieurs personnes sont portées disparues, suite à la débandade qui a suivi l’incursion des hommes de l’UPC sur le site.
Prières du pape
L’attaque d’Alindao a eu lieu deux semaines après celle de Batangafo, au cours de laquelle plusieurs personnes ont péri et 5’000 ont été déplacées.
L’assassinat des deux religieux d’Alindao porte à cinq le nombre de prêtres tués par des groupes armés en RCA, depuis début 2018.
L’Eglise catholique a exigé du gouvernement centrafricain et de la Minusca que justice soit faite pour ces deux prêtres. Dans une déclaration, la Conférence épiscopale de Centrafrique (CECA) a fermement condamné ces tueries successives.
Lors de l’Angélus, le 18 novembre 2018, place Saint-Pierre, le pape François a prié pour que cessent «les violences en Centrafrique». (cath.ch/ibc/ag/rz)