L'imam Kobine Layama (centre), président du Conseil supérieur de Cantrafrique et membre de la PCRC | © PCRC
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Centrafrique: Décès de l’Imam Omar Kobine Layama, icône de la paix

Le cheikh Omar Kobine Layama, Imam de la grande mosquée de Bangui, la capitale de République Cenfrafrique, icône de la paix dans son pays, est décédé le 28 novembre 2020à l’âge de 64 ans. C’est ce qu’a annoncé la Plateforme des Confessions Religieuses de Centrafrique (PCRC) sur son site.

Président du Conseil Supérieur Islamique de Centrafrique (CSISCA), il était l’un des sages et cofondateurs de la PCRC, il s’était engagé depuis 2013, aux côtés du Cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui et l’Apôtre Nicolas Guerekoyame Gbangou, de l’Alliance des évangéliques de Centrafrique (AEC), dans la lutte pour la paix et le vivre-ensemble.

Les trois guides religieux ont fondé ensemble le PCRC. Celle-ci s’est est un outil précieux dans la médiation entre les factions rivales pour mettre fin aux violences dans le pays. En 2015, elle a reçu le Prix des droits de l’homme de l’ONU. La même année, l’Imam Layama a été distingué par le Prix de la paix d’Aix-la-Chapelle en Allemagne.

La succession de l’Imam Layama au sein de la PCRC n’est pas encore décidée. Son décès est survenu à trois semaines des élections présidentielle et législatives du 27 décembre. Dans cette perspective, l’implication des leaders religieux est cruciale pour le pays et ses partenaires. Depuis 2013, la RCA vit une grande insécurité à cause des activités des groupes armés qui occupent entre 80 et 90% du territoire national.

Une grosse perte pour le pays

Pour le Cardinal Dieudonné Nzapalainga aussi, la disparition de l’imam Layama est une grosse perte pour le pays. «En Centrafrique, il est ce qu’on appelle le foyer. Il est constitué de trois pierres sur lesquelles on pose une marmite pour préparer la nourriture. Dieu a voulu que nous soyons trois pour lancer le grand projet de l’unité et du rassemblement, et surtout, la cohésion sociale des centrafricains, au-delà de leurs différences politiques, religieuses et autres», a-t-il souligné sur la radio de la PCRC.

«Nous avons toujours travaillé ensemble, alors que nous sommes différents», a-t-il poursuivi, ajoutant qu’avec le décès de l’Imam, c’est «une part de nous-mêmes qui est brisée». «C’est un baobab qui est tombé, parce qu’il était un homme de générosité, de sagesse, un rassembleur, qui avait toujours la parole de l’unité dans sa bouche. Il avait du respect et de l’estime pour l’autre».

«Un digne fils du pays»

Le gouvernement centrafricain a déploré la perte d’un « illustre et digne fils du pays, qui a contribué énormément aux côtés de ses pairs de la Plate-forme religieuse, à la paix, à la cohésion sociale et au vivre- ensemble pendant la période sombre de son histoire ».

 «Imam Kobine  Layama a été un acteur de la paix pendant les multiples crises militaro-politiques en Centrafrique. Son visage et sa présence rassuraient les Centrafricains, sa ténacité était aussi un gage dans le cadre de la Plate-forme religieuse», a déclaré le ministre de la Communication et des média, et porte-parole du gouvernement, Ange Maxime Kazagui.

Dans une déclaration publiée par l’Agence centrafricaine de presse à l’occasion de la présentation des-condoléances du gouvernement à la famille du défunt Imam, il a ajouté que celui-ci est décédé «au moment où le pays a beaucoup plus besoin de lui, pour son émergence et surtout pendant les élections groupées du 27 décembre 2020». «Il était  un médiateur entre les chrétiens et les musulmans, dans le cadre de la réconciliation nationale et  le vivre ensemble». (cath.ch/ibc/bh)

L'imam Kobine Layama (centre), président du Conseil supérieur de Cantrafrique et membre de la PCRC | © PCRC
1 décembre 2020 | 16:29
par Ibrahima Cisse
Temps de lecture : env. 2  min.
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