Catastrophe écologique dans les campagnes russes
Des milliers d’animaux sauvages ont été victimes de pesticides agricoles interdits, dans le sud-ouest de la Russie. Cet effet secondaire de la guerre de Moscou contre l’Ukraine a suscité les plaintes des chasseurs et des pêcheurs, mais les autorités tardent à intervenir.
En raison des conditions de plus en plus difficiles de l’économie et de la vie quotidienne dans le sud de la Russie, près des zones de guerre avec l’Ukraine, les agriculteurs ont commencé à utiliser des techniques de culture interdites, provoquant un véritable massacre d’animaux, et la ruine écologique des territoires, rapporte Asianews. Depuis plus de deux mois, des cadavres de renards, de lièvres, de canards, de mouettes, de chouettes et même de cigognes gisent partout, avec des images désolantes diffusées sur les réseaux sociaux par des chasseurs et des pêcheurs.
Les gens ont commencé à parler en chuchotant d’une «tragédie de la nature» lorsque, dans la province de Stavropol, à Petrovsk, des chasseurs ont trouvé un groupe de plusieurs centaines de mouettes grises rares, sans vie, alors qu’elles se dirigeaient vers la Palestine pour y passer l’hiver.
Des animaux mort par milliers à cause des pesticides
Selon le chef du mouvement écologiste ‘Native Russian’, Arsenij Filippov, que le massacre de ces animaux, dont des faisans, des loups et des oiseaux rares n’est pas nouveau dans ces régions, en raison de l’utilisation incorrecte des pesticides répandus dans les champs contre les rongeurs. Mais l’automne dernier, les agriculteurs ont étendu ces pratiques au-delà de toute mesure, déversant des tonnes de poisons dans les champs, avec des conséquences catastrophiques: «Des de dizaines de milliers d’animaux d’espèces différentes sont morts».
Seules les autorités de Stavropol ont partiellement admis le problème, en mettant en place un comité d’enquête qui a fait état de la mort de «800 mouettes, quatre lièvres et une perdrix».
Au sein de la population, mais aussi dans les médias locaux, la question suscite des réactions de plus en plus indignées. La mort de la faune locale a été comparée aux effets des bombardements qui ont lieu à quelques kilomètres seulement de ces zones: la guerre extermine non seulement les humains, mais aussi les animaux. (cath.ch/asianews/mp)