Carlo Maria Vigano ne reconnaît pas l'autorité du pape | © Archdiocese of Boston/Flickr/CC BY-ND 2.0
International

Carlo Vigano n’ira pas à son procès

L’archevêque Carlo Maria Vigano, ancien nonce apostolique aux États-Unis, a annoncé qu’il ne se rendrait pas au procès pour «schisme» qui lui est intenté par le Vatican. Il a réaffirmé ne pas reconnaître l’autorité du pape ou de l’Église.

«Je tiens donc à préciser que je ne me suis pas rendu au Vatican hier [20 juin], que je n’ai pas l’intention de me rendre au Saint-Office le 28 juin», affirme Mgr Vigano sur X (Twitter), le 21 juin 2024. Quelques jours plus tôt, il avait annoncé lui-même faire l’objet d’une procédure pour des accusations de «schisme» lancée par le dicastère pour la Doctrine de la foi (DDF). Le prélat italien précise n’avoir «remis aucune déclaration ni aucun document pour ma défense au Dicastère, dont je ne reconnais pas l’autorité, ni celle de son préfet, ni celle de celui qui l’a nommé».

«Je n’ai pas l’intention de me soumettre à un simulacre de procès dans lequel ceux qui sont censés me juger impartialement pour défendre l’orthodoxie catholique sont en même temps ceux que j’accuse d’hérésie, de trahison et d’abus de pouvoir, poursuit Carlo Vigano. Et parmi eux se trouvent précisément les Jésuites, les premiers promoteurs de toutes les déviations morales et doctrinales des soixante dernières années, à commencer par James Martin, S.J., l’activiste LGBTQ+ qui est un visiteur régulier de la Maison Sainte Marthe.»

Une Église conciliaire «hérétique»

Le DDF reproche à Carlo Maria Vigano des «déclarations publiques dont il résulte une négation des éléments nécessaires au maintien de la communion avec l’Église catholique», notamment la «négation de la légitimité du pape François», la rupture de la communion avec le pontife et le «rejet du Concile Vatican II». Des éléments qui ressortent de manière effective du message de l’ancien nonce.

Carlo Maria Vigano écrit en effet: «(…) toute la question est de savoir quelle est ‘l’église’ à laquelle Bergoglio appartient et le schisme de facto de la véritable Église qu’il a déjà accompli maintes et maintes fois par ses déclarations, par ses actes de gouvernement et par son comportement le plus éloquent d’hostilité ouverte à l’égard de tout ce qui est catholique. ‘L’Église’ de Bergoglio n’est pas l’Église catholique, mais plutôt cette ‘Église conciliaire’ née du Concile Vatican II et récemment rebaptisée du nom non moins hérétique ‘d’Église synodale’. Si c’est de cette ‘église’ que je suis déclaré séparé par schisme, ce sera pour moi un motif d’honneur et de fierté.»

Théoricien du complot

Carlo Maria Vigano avait déjà accusé en 2020 le pape François d’avoir couvert les agissements de l’ancien archevêque de Washington, Theodore McCarrick, convaincu d’abus sexuels sur mineurs. Dans sa lettre sur X, il accuse également le pontife de protéger le prêtre-mosaïste Marko Rupnik, accusé d’agressions sexuelles sur des femmes adultes.

L’ancien nonce italien s’est fréquemment fait l’écho de théories complotistes impliquant le «Nouvel Ordre Mondial». Il a notamment suggéré que des événements tels que la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine ont été orchestrées par ces élites pour saper la civilisation chrétienne et promouvoir des programmes mondialistes. Il a apporté à plusieurs reprises son soutien à des personnalités et à des mouvements d’extrême droite, notamment Donald Trump. (cath.ch/arch/ag/rz)

Carlo Maria Vigano ne reconnaît pas l'autorité du pape | © Archdiocese of Boston/Flickr/CC BY-ND 2.0
23 juin 2024 | 16:23
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!