Caritas Suisse privée des subventions européennes
La Commission européenne a décidé, fin 2018, de couper les 50 millions de francs annuels qu’elle versait à des ONG suisses, parmi lesqelles se trouve Caritas Suisse. Hugo Fasel, directeur de l’œuvre d’entraide catholique, parle, le 4 février 2029, d’une décision incompréhensible.
Comme la Radio suisse SRF l’a annoncé lundi, les organisation non gouvernementales (ONG) suisses ne pourront plus participer aux appels d’offres de L’Union européenne (UE) pour les projets d’aide humanitaire. L’instance européenne a décidé de revoir sa collaboration avec les ONG des pays en dehors de l’Union. Selon la Commission européenne, cette mesure est prise «sur une base juridique».
L’UE versait jusque-là 50 millions de francs par à une dizaine d’ONG suisses, ensuite affectés à des projets humanitaires. Caritas Suisse a régulièrement demandé et mis en œuvre de tels engagements. «La part qu’a reçue Caritas Suisse a pu monter jusqu’à 10 millions», précise Fabrice Boulé, responsable de la communication de l’œuvre d’entraide catholique.
Les projets d’aide humanitaires d’urgence, tels que l’aide aux réfugiés en Grèce, seront fortement impactés par cette coupe de subvention, ajoute Fabrice Boulé. «Nos programmes en cours et à moyen terme ne sont en revanche pas concernés», indique le responsable de la communication.
Décision incompréhensible
«Jusqu’à présent, cela a très bien fonctionné et nous avons également reçu de bons commentaires sur nos projets», explique le directeur à kath.ch. Il est clair selon lui que ni les organisations d’entraide concernées ni la Confédération suisse ne peuvent accepter cette décision de Bruxelles en l’état. «Nous attendons du Département fédéral des Affaires Etrangères (DFAE) qu’il nous défende au sein de l’UE ».
Droit à la réciprocité
Pour les organisations suisses, il est incompréhensible qu’elles soient exclues de ce marché. «C’est une compétition», déclare sobrement Hugo Fasel. Une compétition qui se joue aussi dans l’autre sens: les projets de la Direction du développement et de la coopération (DDC) font également l’objet d’un appel d’offres international, donc d’ONG européennes. Hugo Fasel souligne que les organisations d’aide suisses devraient continuer à bénéficier du droit à la réciprocité.
Les organisations humanitaires concernées veulent agir ensemble. Toutefois, l’annonce reçue juste avant Noël et le fait que les changements s’appliqueront déjà dès le début de cette année signifient que les organisations doivent encore s’adapter à la nouvelle situation.
Les présidents d’autres organisations d’aide, notamment Terre des hommes et Solidar Suisse, évoquent un règlement de compte entre l’UE et la Suisse, actuellement en pleine négociation sur l’accord-cadre. Ce dont l’UE se défend en opposant l’application d’une base juridique. (cath.ch/kath.ch/ms/bh)