Caritas Suisse pour «des soins infirmiers forts»
Caritas Suisse se positionne en faveur de l’initiative populaire intitulée «Pour des soins infirmiers forts», soumise au peuple le 28 novembre 2021. Selon l’œuvre d’entraide catholique, la pandémie de coronavirus a démontré la nécessité d’améliorer l’efficacité du système de santé.
Le peuple aura le dernier mot sur l’initiative populaire «Pour des soins infirmiers forts». Le comité d’initiative a décidé de maintenir son texte, malgré son rejet par le Parlement et l’établissement d’un contre-projet indirect. Les initiants considèrent en effet que ce dernier texte ne va pas assez loin.
Globalement, l’initiative demande que la Suisse forme davantage d’infirmières et d’infirmiers et améliore leurs conditions de travail pour les retenir dans la profession, considérant qu’ils sont «indispensables au système de santé«.
Répondre au besoin du système de santé
Dans un communiqué du 22 juillet 2021, Caritas Suisse indique souscrire à ces propositions. L’œuvre d’entraide souligne que la pandémie de coronavirus a démontré l’importance «systémique» des soins infirmiers pour notre société. Des professions qui sont cependant encore peu reconnues et considérées.
La pression du travail dans le domaine de la santé a considérablement augmenté ces dernières années, note Caritas. Si une infirmière était autrefois responsable d’environ quatre patients par jour, c’est huit aujourd’hui. Nombre de jeunes professionnels quittent donc la profession en raison d’exigences excessives, d’un manque de reconnaissance ou de l’impossibilité de concilier travail et famille.
Près de 65’000 nouveaux infirmiers et infirmières seront nécessaires d’ici 2030 pour répondre aux besoins du système de santé suisse. Seule la moitié d’entre elles-eux environ seront formés. C’est un autre point qu’aborde l’initiative sur les soins infirmiers en exigeant une «offensive de formation».
Soutenir les femmes
L’initiative demande également une rémunération appropriée des soins infirmiers et des conditions de travail adaptées. Caritas Suisse souligne que nombre de travailleurs dans le domaine de la santé, et particulièrement ceux oeuvrant auprès des personnes âgées, sont mal rémunérés. Selon leur taux d’activité, leurs salaires ne suffisent pas à subvenir à leurs besoins.
L’organisation catholique préconise donc des salaires équitables et garantissant des conditions d’existence convenables. «Ils sont le meilleur moyen de lutter contre la menace de pauvreté».
L’initiative sur les soins infirmiers est une tentative d’améliorer un secteur de l’économie dans lequel travaille un nombre particulièrement important de femmes, relève encore Caritas. Elles sont actives en surnombre dans des secteurs à bas salaires, travaillent souvent à temps partiel et éprouvent bien plus de difficultés que les hommes à gagner un salaire décent. Elles sont donc plus souvent touchées par la pauvreté.
Caritas Suisse estime, à l’instar du comité d’initiative, que le contre-projet du Parlement est trop réducteur. Elle regrette que l’Assemblée fédérale n’ait notamment pas voulu entrer en matière sur de meilleures conditions de travail et des normes minimales en matière de qualité d’accompagnement des patients. (cath.ch/com/rz)