Caritas Suisse apporte une aide concrète dans des pays touchés par des crises reléguées au second plan | © Caritas Suisse
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Caritas Suisse intervient dans cinq des dix «crises oubliées»

Caritas Suisse demande que la Confédération octroie davantage de fonds et d’attention aux «crises oubliées» qui touchent au moins dix pays. L’œuvre d’entraide catholique est active dans cinq d’entre eux.

Chaque année, l’ONG internationale Norwegian Refugee Council (NRC) publie une liste de dix «crises oubliées» dans le monde. Elle cherche ainsi à attirer l’attention sur toutes celles et ceux dont la détresse ne fait que rarement, voire jamais, la Une des journaux. «Lorsque l’on oublie les crises, on réduit la pression qui permettrait de trouver une solution au plan international», note Caritas Suisse dans un communiqué du 27 juillet 2023. Les dons pour ces pays ont ainsi tendance à diminuer, alors qu’ils sont plus que jamais nécessaires.

Cette année, le NRC a identifié des «crises oubliées» dans les pays suivants: l’Éthiopie, le Burkina Faso, le Burundi, le Salvador, le Cameroun, la Colombie, le Congo, le Mali, le Soudan et le Venezuela. Caritas Suisse est active, parfois depuis des décennies, dans cinq de ces pays (l’Éthiopie, le Burkina Faso, le Mali, la Colombie et le Venezuela).

Le point commun de ces États est leur situation extrêmement fragile dans presque tous les secteurs: l’économie, la politique, la société, la sécurité, et même l’environnement, avec des sécheresses ou des inondations récurrentes. Cette fragilité met dans la précarité plusieurs millions de personnes.

Pas d’attention malgré une grande détresse

Ces crises sont «oubliées» parce qu’elles durent souvent depuis longtemps. Au Mali, par exemple, les combats entre les forces gouvernementales, les rebelles et les islamistes sont récurrents depuis bon nombre d’années.

Avec son expérience, Caritas voit que, malgré l’énorme détresse humanitaire de pays comme le Mali, une certaine lassitude s’installe dans l’opinion publique. Pour changer cet état de fait, la coopération internationale de Caritas Suisse met l’accent sur ces «crises oubliées». Mais les défis à relever pour apporter une aide durable dans des contextes aussi fragiles sont considérables. Souvent, les gens manquent de tout, et il faut d’abord répondre à leurs besoins fondamentaux. Ce n’est qu’ensuite que l’on peut mettre en place des projets à long terme, par exemple pour améliorer l’éducation ou développer des méthodes d’agriculture adaptées au climat.

L’aide à l’Ukraine ne peut pas se faire au détriment des autres crises

Cette combinaison d’aide humanitaire à court terme et de coopération au développement à long terme exige une grande souplesse de la part de Caritas et des financeurs comme la Confédération. Cette dernière contribue de manière essentielle à la coopération internationale.

Avec sa nouvelle stratégie 2025-2028, le Conseil fédéral veut certes augmenter l’aide humanitaire, mais il cherche en même temps à réduire drastiquement l’ensemble de la coopération internationale. De plus, il prévoit d’allouer une part importante du budget total, 13 %, à un seul pays, l’Ukraine. À titre de comparaison, 8% seulement de ce budget a été consacré récemment aux dix «crises oubliées».

«Un grand soutien à l’Ukraine est sans aucun doute nécessaire et urgent. Mais il ne doit pas se faire au détriment des plus pauvres dans les pays du Sud», affirme l’œuvre d’entraide catholique. «Le Conseil fédéral devrait plutôt comptabiliser séparément l’aide financière à l’Ukraine, sur la base de la situation sécuritaire exceptionnelle — et ne pas réduire ses contributions aux autres pays», estime l’organisation. (cath.ch/com/rz)

Caritas Suisse apporte une aide concrète dans des pays touchés par des crises reléguées au second plan | © Caritas Suisse
27 juillet 2023 | 10:49
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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