Cardinal Parolin: «Le pape n'a jamais cessé de gouverner l'Église»

Le pape François n’a jamais cessé de gouverner l’Eglise, même pendant les jours de son hospitalisation à la polyclinique Gemelli, affirme le cardinal Pietro Parolin. Dans une interview au quotidien italien «Corriere della Sera», le secrétaire d’État du Vatican explique le 29 mars 2025 que «même dans les jours les plus difficiles» de sa maladie, François «examinait les dossiers» sur lesquels il «tranchait en conséquence».

Le cardinal Parolin reconnaît que François a ralenti, en raison de son état de santé, mais «le gouvernement de l’Église est entre ses mains». Il explique comment l’hospitalisation d’abord et la convalescence maintenant ont modifié en temps et en volume, mais jamais interrompu, l’attention du pontife sur les questions qui nécessitaient sa décision ou sa direction.

Il assure que les dicastères du Vatican peuvent traiter certaines questions de manière autonome sur la base du pouvoir que le pape leur a confié ou par délégation, comme dans le cas d’une canonisation.

Une période d’activité réduite de plus ou moins deux mois

«Comme nous le savons, il a dû ralentir ses activités quotidiennes, mais l’important est maintenant qu’il puisse se reposer et se rétablir. Comme l’ont dit les médecins, il aura besoin de plus ou moins deux mois (…)  Nous espérons que cette période d’activité réduite, au moins par rapport au rythme antérieur, pourra l’aider à reprendre pleinement son ministère. (…) Il n’y a pas de changement sur l’essentiel. Le Saint-Père a besoin de tranquillité d’esprit, pour ne pas être trop fatigué, il est confronté aux questions sur lesquelles lui et lui seul peut et doit décider. Le gouvernement de l’Église est entre ses mains. Mais il y a aussi beaucoup d’autres questions de routine sur lesquelles les collaborateurs de la Curie peuvent agir sans même le consulter, sur la base d’indications déjà reçues et de règlements existants».

Les décisions les plus importantes doivent être prises par le pontife

Les dicastères du Saint-Siège travaillent au nom du pape, poursuit le numéro deux du Vatican. «Évidemment, toutes les décisions les plus importantes doivent être prises par le pontife, mais il y en a d’autres qui peuvent être prises au sein de chaque dicastère, en suivant les lignes directrices que le pape a établies».

Certaines compétences sont déjà attribuées par le pape aux dicastères, comme le prévoit la Constitution apostolique sur la curie romaine «Praedicate Evangelium». Les dicastères du Vatican peuvent ainsi traiter certaines questions de manière autonome.

Des pouvoirs peuvent être transférés

D’autres pouvoirs peuvent être transférés dans des cas particuliers. Par exemple, dans le cas des canonisations: c’est le pape qui prononce la formule, mais même celle-ci, si nécessaire, peut être déléguée à un collaborateur, qui la prononce au nom du pontife, précise le cardinal Parolin.

Les questions qui ont été présentées au pape dans cette période, précise le cardinal Parolin, ne sont que les «questions sur lesquelles lui et lui seul peut et doit décider». Pour le reste il y a un «pouvoir» que les services du Vatican, qui «travaillent au nom du pape», peuvent exercer en prenant des décisions «suivant les lignes directrices» tracées par François. Ce qui, en outre, indique le cardinal, se produit également en période normale. (cath.ch/corriere/vaticannews/be)