Cardinal Parolin: «Les Colombiens ont affronté les tourments sans perdre l’espérance»
Les Colombiens ont affronté les tourments et d’obscurs nuages noirs, sans perdre l’espérance. Ils ont la nécessité d’être réchauffés et aimés», a déclaré le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État au Saint-Siège, le 26 septembre 2016, en marge de la signature des accords de paix finaux entre le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Le haut prélat a par ailleurs appelé à prier pour le futur du pays, apprend-on dans un communiqué de la Salle de presse du Saint-Siège.
Le cardinal Parolin a abordé son homélie lors de la Liturgie de la Parole organisée à Carthagène, en Colombie, en transmettant la «bienveillance du pape François au cher peuple colombien», assurant que le Saint-Père avait «suivi avec une grande attention les efforts de ces dernières années, à la recherche de la concorde et de la réconciliation». Depuis le début des pourparlers, le pape a en effet multiplié les déclarations en faveur d’un accord de paix.
A plusieurs reprises pendant sa prise de parole, le cardinal a souligné la souffrance subie par le peuple colombien: «ils ont affronté les tourments et d’obscurs nuages noirs, sans perdre l’espérance. Ils ont la nécessité d’être réchauffés et aimés, ils ont soif d’eau fraîche», a-t-il ajouté.
«Bienheureux sont les Colombiens qui pleurent, car ils seront consolés. Bienheureux sont les Colombiens qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. Bienheureux sont les Colombiens miséricordieux, car ils trouveront la miséricorde», a-t-il martelé, s’inspirant ainsi l’évangile de saint Matthieu (Mat 5, 2).
«La foi n’est pas contraire à la laïcité»
«Prions Dieu pour le futur de ce formidable peuple, parce qu’il marche sur les sentiers de la vérité, de la justice et de la paix», a déclaré le cardinal Parolin. Des «sentiers» qui mèneront le peuple colombien vers un référendum le 2 octobre prochain, au cours duquel lui sera soumis l’approbation de l’accord de paix. Ce dernier sera ensuite envoyé aux Nations unies pour révision.
«Nous ne considérons pas cette rencontre comme une parmi tant d’autres, mais plutôt comme une démonstration de confiance des autorités et tous ceux qui nous suivent dans la puissance de la prière à Dieu», a déclaré le secrétaire d’État du Saint-Siège devant les responsables politiques présents dont le président Colombien, Manuel Santos Cardéron. Il a aussi précisé que «la foi (…) n’est pas contraire à la laïcité», qui signifie pour lui «des domaines distincts de compétence entre la réalité civile et la spiritualité».
Soulignant l’importance de la foi dans la reconstruction future de la société, le haut prélat a encore affirmé que la laïcité avait «besoin de la foi, comme nécessaire point de référence» et que «l’Église catholique en particulier promeut une cohabitation sociale sereine, en accord avec la tradition spirituelle des Colombiens». Le cardinal a conclu son homélie en appelant les fidèles à «implorer» Notre-Dame du Rosaire de Chiquinquirá, reine et patronne de la Colombie. (cath.ch/imedia/ah/gr)