Le cardinal Parolin appelle à reprendre le contrôle du monde numérique

Il faut s’efforcer de reprendre le contrôle du développement du monde numérique, a déclaré le 3 octobre 2017 le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, en ouverture du congrès sur la protection de la dignité de l’enfant sur internet organisé à l’Université pontificale grégorienne de Rome. Une tâche pour laquelle les géants du web ont une responsabilité particulière, a affirmé le cardinal.

Les abus en ligne contre des mineurs ont atteint des niveaux de gravité bouleversants, a estimé le haut prélat. Et cela est d’autant plus inquiétant que les nouvelles technologies sont désormais omniprésentes, même dans les zones en voie de développement. Ainsi, ce sont 800 millions de jeunes qui sont potentiellement exposés à ce risque, expliquait le Père Hans Zollner, organisateur du congrès, le 29 septembre.

Le secrétaire d’Etat a ainsi appelé à une reprise en main du développement des nouveaux moyens de communication, afin qu’ils soient au service de la dignité des mineurs et  donc de l’entière humanité de demain. Cela demande des actions courageuses de la part des responsables. Y compris des entreprises qui promeuvent et poussent le développement du monde numérique. Une allusion aux géants du web comme Google et Facebook qui tentent de développer l’accès à internet dans les pays en voie de développement.

Les abus contre les mineurs sont un sacrilège

Le cas de ces pays en plein développement démographique a été particulièrement au cœur des préoccupations du cardinal Parolin. En effet, la capacité des parents et des professeurs à éduquer aux risques sur internet est bien souvent contrecarrée par l’onde continue des messages et des images. Cela est d’autant plus dommageable que les jeunes de ces périphéries du monde sont l’objet préférentiel des réseaux d’abus et de violence organisée en ligne.

Les offenses à la dignité des mineurs sont une plaie, a insisté le cardinal. Et pour les chrétiens, il ne s’agit pas seulement d’un crime, mais aussi d’un sacrilège», comme l’avait dit le pape François, car Dieu est présent en chaque humain.

En marge de son intervention, le cardinal Parolin a répondu à une question sur le cas du diplomate de la nonciature apostolique aux Etats-Unis, rappelé à Rome car soupçonné d’avoir violé la loi américaine sur les images pédo-pornographiques. «Nous traitons cette affaire avec le maximun de sérieux», a affirmé le numéro deux du Vatican, tout en soulignant la nécessaire réserve pour protéger l’enquête, la justice et la vérité. (cath.ch/imedia/mp)

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'Etat du Vatican | © Jacques Berset
4 octobre 2017 | 17:28
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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