Le cardinal Parolin appelle à la prudence dans la sédation de la douleur
Le traitement de la douleur par des soins entraînant une sédation profonde nécessite une «grande prudence», a mis en garde le 28 février 2018 le cardinal Pietro Parolin. Le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a transmis un message en ce sens au nom du pape François au congrès sur les soins palliatifs organisé par l’Académie pontificale pour la vie, a informé cette institution.
L’approche de la mort, relève le cardinal Parolin, est une limite «indépassable pour la liberté». Plutôt que d’éviter cette limite, les soins palliatifs ne renoncent pas à la sagesse de la finitude, salue-t-il. Ils permettent ainsi de redécouvrir la vocation plus profonde de la médecine qui vise à prendre soin de chacun. Alors la limite devient une occasion «de rencontre et de communion».
Permettre la «communication de la vie»
Pour le haut prélat, les traitements contre la douleur doivent donc être faits avec discernement et grande prudence, afin de toujours permettre la «communication de la vie». Pie XII, rappelle-t-il, avait ainsi accepté l’usage d’anti-douleurs risquant de raccourcir la vie, car ils ne visaient pas à donner la mort.
Aujourd’hui, poursuit le haut prélat, le risque des médicaments actuels est d’agir sur l’état de conscience en entraînant une sédation prolongée et profonde. Lorsque celle-ci conduit à une perte totale de conscience, la dimension relationnelle est annulée, ce qui est «toujours au moins en partie insatisfaisant». C’est donc un ultime recours qui doit être étudié longuement. Le critère éthique n’a pas changé depuis Pie XII, souligne-t-il. En effet, la sédation profonde est parfois utilisée par les partisans de l’euthanasie afin de conduire à la mort.
L’ombre de l’affaire Charlie Garb
La logique des soins, estime le cardinal Parolin, doit au contraire répondre à la «mutuelle dépendance d’amour», qui reconnaît la dignité inviolable de l’être humain. Pour cela, poursuit le cardinal italien, la famille joue un rôle unique et permet la «communication de la vie». Le réseau familial reste donc toujours un élément fondamental. Dans l’affaire du petit Charlie Garb, atteint d’une maladie incurable, la famille de l’enfant n’avait pas eu le dernier mot face aux tribunaux britanniques, qui avaient demandé l’arrêt des traitements.
Il s’agit de problématiques d’une grande complexité, reconnaît le ›bras droit’ du pape, qui salue la présence au congrès de représentants d’autres religions et des non-croyants. Visant à promouvoir le dialogue et la coopération, ce congrès se déroule du 28 février au 1er mars 2018. (cath.ch/imedia/xln/rz)