Canada: Les évêques rappellent que le suicide assisté est un «meurtre»
Ottawa, 7 février 2015 (Apic) «Donner la mort afin de supprimer la douleur, constitue un meurtre», ont rappelé les évêques catholiques du Canada. Ils réagissaient à la décision de la Cour suprême du Canada d’autoriser, le 6 février 2015, le suicide assisté.
«Aider une personne à se suicider n’est ni un acte de justice ou de miséricorde, ni un soin palliatif», souligne la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) dans un communiqué. Et de rappeler le Catéchisme de l’Eglise catholique, qui stipule «qu’une action ou une omission qui, de soi ou dans l’intention, donne la mort afin de supprimer la douleur, constitue un meurtre gravement contraire à la dignité de la personne humaine et au respect du Dieu vivant, son Créateur. (Catéchisme de l’Eglise catholique, 2277)
Privilégier les soins palliatifs
Les prélats invitent les Canadiens, surtout les catholiques, à faire tout en leur pouvoir pour apporter réconfort et appui à toutes les personnes mourantes et à celles qui leur sont chères, pour qu’aucune d’entre elles, pour des raisons de solitude, de vulnérabilité, de perte d’autonomie ou par peur de souffrir ou de ressentir de la douleur, sentent qu’elle n’a d’autre choix que d’avoir recours au suicide. La CECC assure qu’elle continuera de promouvoir les soins palliatifs et les soins à domicile, et d’encourager tous les fidèles à travailler à améliorer le mieux-être des personnes âgées, handicapées, malades et socialement isolées.
Elle exhorte également les gouvernements et les cours à interpréter la décision d’aujourd’hui au sens le plus strict du terme, et à résister aux pressions d’aller plus loin en approuvant de prétendus actes d’»homicide par compassion» et d’euthanasie.
Le suicide assisté comme liberté civique?
La Cour suprême d’Ottawa a autorisé «l’aide médicale à mourir», estimant que son interdiction par le code pénal violait la Charte canadienne des droits et libertés. La Cour a rendu son jugement à l’unanimité des neuf juges, rapporte Radio Vatican. L’affaire avait été portée devant la Cour suprême par les familles de deux femmes atteintes de maladies dégénératives incurables, aujourd’hui décédées, avec le soutien de l’Association des libertés civiles de la province occidentale de Colombie-Britannique.
La plus haute juridiction du pays a cependant suspendu sa décision pour une période d’un an, afin de permettre aux législateurs de réviser la loi. Cette autorisation sera limitée aux personnes adultes qui consentent clairement à mettre fin à leur vie et sont affectées de problèmes de santé graves et irrémédiables leur causant des souffrances persistantes et intolérables. (apic/com/rv/rz)