Cameroun: Ngaoundéré immortalise Mgr Plumey, 30 ans après son meurtre
La ville de Ngaoundéré, au nord du Cameroun, au nord, a immortalisé, l’archevêque émérite et premier évêque de Garoua, Mgr Yves-Joseph-Marie Plumey, assassiné il y a 30 ans, en pleine crise politique dans le pays, dans des circonstances jusqu’ici non élucidées.
A l’occasion de l’anniversaire de ce meurtre, commis dans la nuit du 2 au 3 septembre 1991 à son domicile à Ngaoundéré, la ville a donné son nom à une grande artère en la dénommant Avenue Mgr Yves Plumey.
La plateforme d’histoire du Cameroun : «Histoire237 Online» a rappelé sur sa page Facebook que le meurtre de Mgr Plumey a eu lieu pendant une période marquée par des violences de tout genre. L’Eglise catholique, et Mgr Plumey en particulier, s’était alors rangée du côté des populations, condamnant l’injustice sociale et les répressions brutales, dans une lettre pastorale historique. Après cette lettre, l’Eglise a publié plusieurs articles critiques à l’égard du régime, dans son journal quotidien «L’Effort Camerounais». Le rédacteur en chef de la publication, l’abbé Joseph Mbassi, avait alors été tué par des inconnus en 1988. Au total, outre Mgr Plumey, une dizaine religieux catholiques ont été tués dans des conditions troubles durant ces années de lutte pour la démocratie. A ce jour, les auteurs de ces crimes n’ont toujours pas été identifiés.
L’inauguration de l’Avenue Yves Plumey est considérée comme une reconnaissance de son combat pour la justice sociale. « Une marche de fraternité » des chrétiens, a eu lieu lors de l’anniversaire, en souvenir à cet homme d’Eglise.
Yves Plumey était né à Vannes, en Bretagne, le 29 janvier 1913. Il avait rejoint la congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée en 1930. Ordonné prêtre en 1937, il a été nommé évêque du nouveau diocèse de Garoua, le 14 septembre 1955 par le pape Pie XII. Il y est resté près de 30 ans, jusqu’à sa démission, le 17 mars 1984. Mgr Plumey a été étranglé dans sa résidence du quartier Hauts-Plateaux, dans la nuit du 2 au 3 septembre 1991. Son gardien, son chauffeur ainsi que le beau-frère de ce dernier, coupables présumés, ont été incarcérés dès le lendemain, mais l’enquête sur les mobiles et les complicités n’a jamais abouti. Sa tombe se trouve devant la cathédrale de Ngaoundéré. (cath.ch/ibc/mp)