Le café torréfié est le résultat d'un long processus de transformation | DR
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Cameroun: le café, l’or noir du monastère de Koutaba

Le label monastic, gage à la fois d’origine et de qualité, a conquis son marché. Parmi les produits de monastères on ne trouve pas seulement du fromage, de la bière ou des sucreries… Mais aussi du café provenant d’un monastère trappiste du Cameroun.  

En 1968, les moines trappistes débarquent à Koutaba sur le haut plateau Bamoun, à l’ouest du Cameroun. Sur place, ils découvrent une ancienne plantation de café, de l›époque coloniale, abandonnée et en mauvais état. Fidèles à la devise de saint Benoît Ora et labora (prie et travaille) ils décident de restaurer cette plantation en remettant l’exploitation et les machines en route, c’est le début d’un aventure qui dure encore.

Une production du germoir à la tasse

Depuis plus de cinquante ans, les moines consacrent ainsi la plupart de leur temps de travail à la production de café. Le résultat est là, le café est leur principale source de revenus aujourd’hui. L’altitude de 1200 mètres leur permet de produire du café pur arabica, le meilleur parmi les meilleurs, dit-on.

Grâce à une petite usine de torréfaction sur place, le processus de fabrication se fait de A à Z par les moines, ou plutôt « du germoir jusqu’à la tasse » comme aime le dire le Père Georges. Ce processus passe par la cueillette et la sélection des grains, le lavage et la transformation en café. L’arabica de Koutaba est doux et fruité. Trois à cinq tonnes environ sont distribuées sur le marché local et dix à quinze tonnes sont envoyées en France où l’abbaye d’Aiguebelle se charge de la distribution. Un lien fort et durable est ainsi maintenu entre la fondatrice et sa filiale.

Le monastpre Notre Dame de Koutaba, à l’ouest du Cameroun | capture d’écran Youtube

Le monastère Notre-Dame de Koutaba

L’histoire du monastère Notre-Dame de Koutaba débute en 1951. À cette époque, l’abbaye Notre-Dame d’Aiguebelle, située dans la Drôme, envoie quelques moines trappistes s’installer au Cameroun. Ils emménagent d’abord à Minlaba, dans le sud du pays. Malheureusement la situation locale n’y est pas compatible avec le mode de vie monastique et ils décident de partir. En 1968, après de nouvelles difficultés et un deuxième déménagement, ils arrivent finalement à Koutaba.  

Sur place, les moines retroussent leurs manches pour faire redémarrer l’activité de la plantation. Les premières années sont difficiles et les moines doivent vivre de peu dans des logements précaires.

Dès 1987, la communauté est élevée au rang de prieuré et édifie sa propre église et de nouveaux bâtiments. En 2003, enfin les moines font construire un nouveau monastère juste à côté. Selon tradition et le style local, il est construit en briques de terre.

Le monastère aujourd’hui

La communauté compte désormais une vingtaine de moines trappistes, dont la majorité sont Camerounais, les autres venant de France ou de pays voisins. La règle de saint Benoît,« Ora et Labora », rythme leurs journées partagées entre prière et travail manuel. Ils se lèvent à 3h30 du matin pour le premier des huit offices du jour. Les frères s’occupent également d’un millier d’arbres fruitiers, d’un potager , d’une bananeraie et d’une école.

Le monastère Notre-Dame de Koutaba rassemble une vingtaine de moines | © ocso.org

Le monastère de Koutaba est autosuffisant grâce à une source d’eau ce qui est très rare dans les montagnes camerounaises. Les moines y voient un don du ciel qu’ils n’ont pas manqué de partager avec tous les villages voisins en faisant construire des puits.

La culture et les traditions africaines sont très présentes Koutaba. Dans les office, on assiste à un mélange entre liturgie cistercienne et traditions africaines. De nombreux chants sont en langue locale et les offices sont accompagnés d’instruments traditionnels. Lors des fêtes, la danse s’y invite souvent.

La café figure aussi parmi le produits avec le label monastic | DR

Le monastère de Koutaba est sans doute trop loin pour une petite visite. On peut cependant donc retrouver le café de Notre-Dame de Koutaba directement sur la boutique en ligne de Divine Box. (cath.ch/divinebox/mp)

Le café torréfié est le résultat d'un long processus de transformation | DR
23 août 2023 | 17:00
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 3  min.
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