Californie: Une statue de Junipero Serra vandalisée
Carmel-by-the-Sea, 06.10.2015 (cath.ch-apic) Une statue de Junipero Serra, évangélisateur de la Californie, canonisé par le pape au cours de son récent voyage aux Etats-Unis, a été vandalisée par des inconnus, fin septembre 2015 à Carmel-by-the-Sea.
Les vandales ont renversé la statue, jeté de la peinture sur les pierres tombales et les murs de la mission catholique de Carmel-by-the-Sea, au centre de la Californie, où le saint controversé du 18e siècle est enterré, rapporte le journal américain en ligne «The Huffington Post». L’inscription «saint of genocide» a également été retrouvée sur le socle de la statue.
Junipero Serra, missionnaire franciscain espagnol, est vénéré par beaucoup comme l’»Apôtre de la Californie», mais certain Amérindiens l’accusent d’avoir aidé à l’éradication de leur culture. Le pape François l’a solennellement canonisé le 23 septembre 2015 à Washington, la capitale des Etats-Unis. Le pape avait notamment insisté sur l’action du futur saint, qui avait pris la défense des autochtones contre les abus des colons, et plus largement sur la générosité de ceux qui, à l’image de cet évangélisateur de la Californie, ont tout abandonné pour répondre à l’appel de Dieu.
Une polémique a également éclaté sur la présence de la statue du saint au Capitole, à Washington. Des activistes amérindiens ont demandé son retrait
Un défenseur des droits des indigènes
Premier saint hispanique des Etats-Unis, ce missionnaire originaire de Majorque a fondé diverses missions catholiques en Californie. Le rapporteur général de la Congrégation pour les causes des saints, le Père Vincenzo Criscuolo, a présenté ce missionnaire comme un ardent défenseur «de la dignité et des droits des autochtones». «Il y a beaucoup d’exemples qui prouvent qu’il est intervenu avec beaucoup de dureté auprès des gouvernements locaux pour demander grâce en faveur de condamnés à mort», a-t-il indiqué. Guzmán Carriquiry Lecour, vice-président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, a de son côté assuré qu’il y avait de nombreux témoignages de la défense par Junipero Serra des femmes indigènes violées par les colons espagnols. (apic/huffp/arch/imedia/rz)