La victime  a été poignardée (Photo d'illustration: Earl/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
International

Burundi: Une radio accuse un homme politique de l'assassinat des trois religieuses catholiques

Bujumbura, 23 janvier 2015 (Apic) Radio Publique Africaine, un média privé du Burundi, a récemment diffusé un témoignage anonyme incriminant un politicien proche du président dans l’assassinat de trois religieuses catholiques italiennes, à Bujumbura, la capitale, le 7 septembre 2014.

Bob Rugurika, directeur de Radio Publique Africaine, a été arrêté et inculpé dans le cadre d’une enquête journalistique sur les assassinats, rapporte le 21 janvier 2015 l’agence d’information missionnaire Misna. Le journaliste est notamment accusé de complicité de meurtre et de violation du secret de l’instruction. A l’origine des procédures intentées contre lui se trouve la diffusion d’une reconstitution des faits fournie par un présumé membre d’un commando qui aurait tué à l’arme blanche Sœur Olga Raschietti, Sœur Lucia Pulici et Sœur Bernardetta Boggian.

Un proche du président

Le directeur de la radio aurait refusé de révéler aux magistrats l’identité du soi-disant témoin. Sur les ondes, l’homme avait déclaré qu’il faisait partie d’un commando à la solde d’Adolphe Nshimirimana, ancien chef des services secrets et actuellement haut dirigeant du Cndd-Fdd, parti du président Pierre Nkurunziza.

Les sources de Misna, dont Mgr Evariste Ngoyagoye, archevêque de Bujumbura, confirment que l’enquête journalistique a été très suivie au Burundi et qu’elle a été relancée le 21 janvier par d’autres chaînes locales. Aucun élément ne permet encore d’imaginer un quelconque mobile pour les assassinats. Radio Publique Africaine n’a pas non plus émis d’hypothèse à ce sujet.

Des zones d’ombre

Un suspect, Christian Claude Butoyi, 33 ans, est actuellement en prison, après avoir été accusé de l’assassinat des missionnaires italiennes. Selon la police, l’homme aurait voulu se venger des Sœurs xavières qui se seraient installées sur les lieux de son ancienne propriété. Il a avoué les faits peu après son arrestation, mais son récit suscite quelques interrogations.

Mgr Gervais Banshimiyubusa, président de la Conférence épiscopale du Burundi (CEB), a réclamé, en septembre dernier, la création d’une commission d’enquête indépendante sur les meurtres, indiquant que L’Eglise catholique voulait faire toute la lumière sur les faits et s’assurer que Christian Claude Butoyi avait bien agi seul. Le prélat s’était notamment demandé comment le meurtrier présumé avait pu pénétrer dans le bâtiment, dont les entrées étaient gardées par la police. (apic/misna/arch/rz)

 

La victime a été poignardée (Photo d'illustration: Earl/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
23 janvier 2015 | 14:40
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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