Burkina Faso: Le nonce précise les conditions de la reddition du général putschiste

Ouagadougou, 03.10.2015 (cath.ch-apic) Mgr Piergiorgio Bertoldi, nonce apostolique au Burkina Faso et au Niger, a précisé dans un communiqué, le 2 octobre 2015, les conditions de la reddition du général putschiste Gilbert Diendéré, qui avait pris le pouvoir par un coup d’Etat le 17 septembre dernier.

Le nonce relève que «la demande d’hospitalité du général Gilbert Diendéré, adressée à cette nonciature, s’est située, depuis le début, dans la perspective de sa reddition aux autorités burkinabè, dans des conditions de sécurité et de sauvegarde de son intégrité physique et dans le respect des droits humains internationalement reconnus».

Le coup d’Etat sanglant d’un général félon

Ancien chef d’Etat-major de l’armée burkinabè et ancien bras-droit de l’ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par une révolte populaire en 2014, le général Diendéré avait procédé à coup d’Etat à la tête d’un groupe d’officiers du RSP (Régiment de la sécurité présidentielle). Sous la pression de la communauté internationale et de la population, il a remis le pouvoir aux autorités de transition qu’il avait déchues.

Le général félon s’est par la suite réfugié à la nonciature apostolique, craignant pour sa sécurité et celle de sa famille. Il a été remis aux autorités burkinabè, jeudi 30 septembre dans l’après-midi, à l’issue d’âpres négociations. Au moins 11 personnes ont trouvé la mort dans cette tentative de coup d’Etat.

Parti avant l’assaut final

Dans son communiqué, Mgr Bertoldi a ajouté que «le dialogue entre le général Diendéré et les autorités de la transition, suivi également avec attention par d’autres représentations diplomatiques, était déjà en cours avant son arrivée au sein de sa représentation diplomatique et n’a jamais été interrompu». Il s’est réfugié à la nonciature au moment où l’armée donnait l’assaut final à la Caserne Naaba-Koom II, siège du RSP.

Il a souligné que lui-même, avec l’ambassadeur des Etats-Unis dans le pays, Tulinabo S. Mushingi, ainsi que l’archevêque de Ouagadougou, le cardinal Philippe Ouédraogo, et l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo, «plus qu’engager une négociation avec les autorités de la transition, se sont limités à se faire garants et à assurer que les conditions pour le respect des droits humains et de l’intégrité physique du général Diendéré soient réunies». «Ceci vérifié, le général Diendéré s’est livré à la justice», a-t-il poursuivi.

De ce fait, «la nonciature apostolique, dans le respect de sa mission diplomatique et ecclésiale, s’est limitée à renforcer le pont de la communication entre les autorités de la transition et le général Gilbert Diendéré», a indiqué Mgr Bertoldi, tout en précisant qu’»aucune demande d’asile diplomatique n’a été faite par le général Diendéré à la nonciature». En outre, «aucune autre hypothèse de solution», telle qu’organiser sa fuite hors du Burkina, n’a été formulée en aucun moment. Le général lui-même, du reste, était bien conscient que la nonciature apostolique n’a pas les moyens pour une opération du genre. Même si elle les avait, elle n’aurait pas pu consentir à une telle demande, par respect dû «aux autorités légitimes et au peuple burkinabè».

En conclusion, il a estimé qu’il fallait «faire confiance à la justice et travailler pour la réconciliation nationale et la tenue d’élections apaisées». (apic/ibc/be)

Burkina Faso Le président déchu Blaise Campaoré
3 octobre 2015 | 16:32
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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