Burkina Faso: le cardinal Ouédraogo dénonce des messages de haine
Le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, au Burkina Faso, est monté au créneau pour dénoncer la multiplication de messages largement diffusés sur les réseaux sociaux, appelant au «meurtre et à l’épuration ethnique» de la communauté peulh, assimilée aux combattants des groupes radicaux musulmans.
A l’issue du conseil des ministres hebdomadaire, le gouvernement burkinabé a condamné le 17 août 2022, ces «propos haineux, subversifs, dangereux et inacceptables (…) d’une extrême gravité qui n’ont d’équivalence que les dérives de la radio Mille Collines du Rwanda qui a provoqué le génocide de 1994 ». Le gouvernement a lancé des poursuites contre les auteurs des audios.
De son côté, l’ancien ministre des Affaires étrangères du pays, Alpha Barry, lui-même d’origine peulh, a relevé que ces audios qui circulent sont l’œuvre de Burkinabès installé à l’étranger. Même si la majorité des terroristes sont peulhs, plus de 90% des membres cette ethnie sont pacifiques. Il faut comprendre plutôt que la majorité des peulhs sont victimes du terrorisme qui ensanglante le pays depuis 2015.
Condamnation de l’Eglise
Côté catholique, le cardinal Philippe Ouédraogo, a appellé à « abattre les murs de haine et construire des ponts de compréhension ». « Les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, d’hostilité, d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang », a-t-il rappelé le 15 août, dans son homélie, de l’Assomption.
«Ces malheurs sont le fruit de la déviation des enseignements religieux, de l’usage politique des religions et aussi des interprétations de groupes d’hommes de religion qui ont abusé – à certaines phases de l’histoire – de l’influence du sentiment religieux sur les cœurs des hommes pour les conduire à accomplir ce qui n’a rien à voir avec la vérité de la religion, à des fins politiques et économiques mondaines et aveugles », a-t-il fait remarquer. (cath.ch/ibc/mp)