Le Burkina Faso au cœur du Pèlerinage aux Saints d'Afrique 2016 à Saint-Maurice
Près de 500 Africains, venus de toute la Suisse romande, mais également de Bâle et de Zurich, ont participé le dimanche 5 juin 2016 au traditionnel Pèlerinage aux Saints d’Afrique à Saint-Maurice, en Valais.
Cette 15e édition était consacrée au premier catholique du Burkina Faso, le catéchiste Alfred Diban Ki-Zerbo, dont la vie a été évoquée comme un modèle de foi courageuse et vivante.
Les pèlerins, accueillis à leur arrivée par Mgr Jean Scarcella, Père Abbé de l’abbaye territoriale de Saint-Maurice, n’ont pas, cette année, marché de la chapelle des Martyrs à Vérolliez jusqu’à la Basilique. Ils ont emprunté une partie du Chemin des Stèles, inauguré pour le jubilé de l’Abbaye, avant de passer la Porte Sainte de la Basilique où Mgr Scarcella a ensuite présidé la messe.
Un pèlerinage centré sur la miséricorde
L’invité du pèlerinage, l’abbé burkinabé Vincent de Paul Boro, a prononcé l’homélie, centrée sur la miséricorde. Ce dernier, ancien secrétaire de Mgr Zéphyrin Toe, qui fut évêque du diocèse de Nouna-Dédougou, au Burkina Faso, est depuis plusieurs années curé de la paroisse catholique francophone de La Haye, aux Pays-Bas.
Animé par une dizaine de chorales africaines – avec pour la première fois la participation de la chorale burkinabé de Versoix (Genève) -, ce traditionnel pèlerinage est ouvert chaque premier dimanche de juin aux amis du monde africain. «C’est un rassemblement fédérateur qui donne aux Africains de Suisse la possibilité de s’exprimer selon leur culture et leur tempérament», note le Père Claude Maillard, missionnaire d’Afrique et cheville-ouvrière de cette rencontre festive, en collaboration avec le chanoine Michel-Ambroise Rey, de l’Abbaye de Saint-Maurice. Le Père Claude Maillard note l’ambiance recueillie et la grande participation à la démarche pénitentielle en l’église St-Sigismond. «10 prêtres ont confessé pendant plus d’une heure et demie…»
Alfred Simon Diban Ki-Zerbo, premier catholique du Burkina Faso
Alfred Simon Diban Ki-Zerbo est né dans les années 1875 sur le territoire de l’actuel Burkina Faso. Vers 1895, il va, avec son frère cadet, travailler dans les champs d’un oncle. C’est là qu’il est kidnappé par des inconnus et vendu comme esclave à Kabarga, au sud de Tombouctou. Il s’occupera des bêtes de son maître, avant de s’évader. Resté très attaché à l’Eglise après sa sortie de captivité, il est élève catéchiste après son baptême, puis auxiliaire de mission pour les Pères Blancs avant de devenir une véritable pièce stratégique pour l’évangélisation du Burkina-Faso. Mgr Zéphirin Toe reconnut, à sa mort, que ce «catéchiste infatigable fut le chef de file de cinq cent mille baptisés, cofondateur de toutes les églises de la région».
Baptisé le 6 mai 1901 sous le nom de «Alfred Simon», à Ségou, il fut associé à la mission des Pères Blancs au Burkina Faso. En pèlerinage au Vatican, le 5 mai 1975, le pape Paul VI le fait asseoir sur son trône papal. Il lui confère la médaille de Chevalier de l’ordre de Saint-Sylvestre. Il meurt à Ouagadougou le 10 mai 1980, au moment où le pape Jean Paul II donne la bénédiction finale d’une messe célébrée lors de sa visite au pays. Alfred Simon l’avait suivi à la radio. De forte spiritualité mariale, Alfred Diban Ki-Zerbo ne se séparait presque jamais de son chapelet. Non seulement bâtisseur des églises au Burkina-Faso et en Gold-Coast, actuel Ghana, il fut aussi à l’époque un grand défenseur de l’Eglise face aux menaces répétées de destruction des missions et aux attaques visant les missionnaires. (cath.ch-apic/be)