Jura: le budget 2017 de la CEC «pique un fard»!
L’assemblée de la Collectivité ecclésiastique cantonale catholique-romaine de la république et Canton du Jura (CEC) a présenté, au soir du 30 novembre 2016, un budget 2017 déficitaire de plus d’un million de francs.
L’Assemblée de la CEC a dû statuer sur un budget 2017 présentant un déficit de 521’250 francs. Mais, sachant que ce dernier était «accompagné» d’une ponction de 500’000 francs dans la réserve générale, l’excédent de charges réel s’élève, au final, à plus d’un million de francs, sur un montant total de charges de près de 10 millions.
Dans sa présentation des chiffres, Philippe Rondez, responsable des finances au sein du Conseil de la CEC, a souligné que «ce budget était basé sur un taux de subventionnement de l’Etat qui est passé de 47% à 45% auquel s’ajoutent environ 2% d’augmentation de la masse salariale». Une nouvelle grille salariale calquée sur celle du canton a été mise en place et les salaires des prêtres en activité et retraités ont été réajustés.
Sachant que la subvention prévue pour l’exercice 2017 s’élève à 2,4 millions de francs, (elle était de 3 millions de francs au budget 2016), l’argentier du Conseil de la CEC a vu fondre «ses» produits de 580’000 francs.
Augmentations de postes gelées
Selon Philippe Rondez, les réductions décidées par le canton n’ont été révélées que début octobre alors que le budget, déjà ficelé en septembre, prévoyait un déficit de 67’000 francs. Première conséquence: «toute demande d’augmentation de poste est, dès à présent, gelée».
C’est donc à un budget structurel déficitaire que devront s’atteler les membres du conseil de la CEC dès l’an prochain pour trouver un nouvel équilibre financier, sans parler des incidences potentielles selon l’issue de la votation prochaine, sur la réforme du taux d’imposition des entreprises dès 2019.
Après avoir entendu l’exposé de Philippe Rondez et les réponses du Conseil de la CEC à quelques questions d’ordre comptable, l’Assemblée a acceptée, par 47 voix et trois abstentions, le budget 2017.
Des frais partagés
Autre objet financier à l’ordre du jour de cette séance: le financement partiel d’un programme informatique du Service des contributions du canton pour la gestion des communes ecclésiastiques. Depuis quelques années plusieurs communes ont fusionné alors que les paroisses ne l’ont pas fait, ou en raison du regroupement de certaines paroisses. Il s’agit donc de participer au financement de la modification du logiciel de gestion du canton (devisé à un peu plus de 165’000 francs HT) pour la partie «gestion des communes ecclésiastiques», soit 75’000 francs. Cette somme n’apparaît pas dans le budget présenté précédemment: elle sera entièrement prélevée dans une réserve pour les communes ecclésiastiques. Ce financement partiel a été accepté par 47 voix, sans contre ni abstention.
L’ensemble du bureau de l’Assemblée a accepté de renouveler son mandat. L’Assemblée a accepté ce renouvellement par acclamation. Même scénario pour le Conseil de la CEC toujours présidé par Jacques Favre.
La dualité de l’organisation de l’Eglise
Dans son message, Jean-Jacques Theurillat, vicaire épiscopal pour le Jura pastoral, a évoqué la dualité qui ressort de l’organisation de l’Eglise: «La Constitution de la Collectivité ecclésiastique cantonale donne comme buts à la CEC et aux communes ecclésiastiques de subvenir à l’accomplissement de la mission de l’Eglise catholique en assumant l’organisation pratique, financière et matérielle. L’Eglise, quant à elle, a pour but de permettre aux hommes et aux femmes de ce temps de vivre la rencontre avec le Dieu de Jésus Christ. Ces deux visions ne s’accordent pas totalement. Comme l’eau et le feu, comme la terre et l’air, ce sont des aspects qui s’opposent mais qui se complètent aussi.
Dès lors, la CEC doit accepter et tolérer que la vitalité d’une communauté chrétienne échappe en partie aux instruments de mesure humains, car il en va de l’action de l’Esprit-Saint. En agissant ainsi en communion, Eglise et CEC, nous donnerons ensemble au monde un témoignage vécu des valeurs de l’Évangile».
Des mesures chiffrées
-Sur la période 2013-2014, avec un taux de 47%, le canton subventionnait 92 postes plein temps (EPT) articulés autour d’un salaire moyen de 75’836 francs.
-Sur la période 2015-2016, arrivent les mesures d’économie du canton (Optima) avec un taux réduit à 45% (-2), toujours 92 postes plein temps (EPT) mais avec un salaire moyen de 75’246 francs (-590).
-Dorénavant, pour la période 2017-2018, avec un taux de 45% et un salaire de référence de 75’246 francs, le canton ne subventionnera plus que 72,2 postes (- 19,8).
-Dans les annexes du budget 2017, la liste (du) «personnel» affiche 85,95 EPT pour 6,3 millions de francs de «salaires versés». (cath.ch/com/bh)