Brexit: Quel statut à la Comece pour Mgr William Kenney?
Mgr William Kenney, représentant l’Eglise catholique d’Angleterre et du Pays de Galles à la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (Comece), perdrait-il son statut de membre à part entière en cas de brexit? «Pas aussi simple», répond la Comece le 22 juin 2016.
A la veille du référendum sur le maintien, ou non, de l’Angleterre dans l’Union Européenne (UE), la question se pose de savoir ce qu’il adviendra du statut de Mgr William Kenney, administrateur diocésain de l’archidiocèse de Birmingham. Le prélat siège à la Comece en tant que représentant de l’Eglise d’Angleterre et du Pays de Galles. Logiquement, Mgr Kenney rejoindrait Mgr Felix Gmür, évêque du diocèse de Bâle, en Suisse, sur le banc des évêques ayant le statut de «membre associé». Traduisez: il deviendrait évêque observateur et perdrait son droit de vote. Le Royaume-Unis n’aurait plus de membre actif au sein de la Comece. Voilà pour la théorie.
Situation complexe
«Ce n’est pas aussi simple», s’empresse de relativiser la Comece qui reste prudente. Si le vote en faveur de la sortie de l’UE l’emportait, techniquement, le statut de Mgr Kenney changerait au moment où la décision serait effective, ce qui suppose un délai de deux ans au minimum. En cas de renégociation entre l’Angleterre et l’UE, le délai serait porté à 10 ans, en attendant un décision.
«Nous n’en sommes pas là, conclut Johanna Touzel, porte-Parole de la Comece. En cas de brexit, poursuit-elle, le présidium, comprenant le président et les quatre vice-présidents de l’institution, se réunira au plus vite pour analyser la situation et prendre une décision». Elle précise que le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising (Allemagne) et président de la Comece, s’exprimera la semaine prochaine, quel que soit le résultat.
Singularité
Mgr Noel Treanor, évêque de Down et Connor, représentant l’Irlande à la Comece, est également favorable au maintien du Royaume-Unis dans l’UE. Il demande de ne «pas juger le projet européen à l’aune des milliards de bénéfice que l’on peut en tirer». Il revient sur le rôle qu’à joué l’union européenne dans la résolution du conflit irlandais et dans l’apport au pays en capital et en infrastructures.
En cas de brexit, Mgr Treanor qui représente l’Irlande à la Comece se trouverait dans une situation pour le moins singulière. Le diocèse de Down et Connor se trouve à Belfast, en Irlande du Nord. En cas de Brexit, le prélat siègerait à la Comece alors que son diocèse, rattaché à l’Angleterre, se retrouverait en dehors de l’UE. Une singularité qui constituerait une autre question à régler pour la Comece.
L’Eglise d’Angleterre pour le maintien dans l’UE
«Avant de voter, posez-vous cette question: comment, à la lumière de l’évangile, ma voix peut-elle servir le bien commun?», conseille le site de l’Eglise catholique d’Angleterre qui a milité en faveur du maintien du pays dans l’UE. L’Eglise rappelle que la «sortie» aura des conséquences «dans le futur, non seulement pour le Royaume-Unis mais pour l’Europe et le reste du monde». La résolution sur le référendum recommande également de ne pas oublier les racines religieuses profondes des nations européennes, ni que «deux mille ans de culture chrétienne ont façonné le continent et constituent une ressource dynamique, spirituelle, morale et intellectuelle que nous léguée pour le futur. Réponse le 23 juin, après le vote des Anglais. (cath.ch-apic/com/bh)