Brésil: les paysans sans terre manifestent contre l'agrobusiness
Le Mouvement des paysans sans terre (MST) a occupé des terres de personnalités politiques brésiliennes dans le cadre de la campagne «Corrompus, rendez-nous nos terres». Le MST, informe Radio Vatican le 31 juillet 2017, dénonce la corruption qui s’accentue depuis l’arrivée au pouvoir de Michel Temer, qu’un vote des députés ce jour, va peut-être renvoyer devant la Cour suprême du pays pour corruption.
La propriété à Rio de Janeiro de l’ex-président de la Confédération brésilienne de football, des terres appartenant à un sénateur ou au ministre de l’agriculture: le Mouvement des paysans sans-terres (MST), au Brésil, a occupé ces propriétés ces derniers jours dans le cadre de sa campagne «Corrompus, rendez-nous nos terres«. 15’000 membres ont pris part à ces actions emblématiques du combat de ce mouvement pour les paysans pauvres du Brésil.
Le lobby de l’agrobusiness
Ces opérations interviennent alors que le président Michel Temer fait face à la menace d’un procès pour corruption. Son sort dépend des députés qui peuvent le renvoyer vers la Cour suprême lors d’un vote le 2 août. Parmi les 513 députés, 211 sont directement liés au puissant lobby de l’agrobusiness. Or, depuis plusieurs mois, le gouvernement brésilien a pris une série de mesures allant dans le sens des intérêts de ce secteur économique incontournable dans le pays.
50% des terres détenues par 1% de la population
C’est là que les dernières occupations de terres du MST et les dernières affaires de corruption au plus haut niveau se rejoignent. Les paysans sont les premières victimes de la politique menée depuis près d’un an par Michel Temer, arrivé au pouvoir après la destitution contestée de Dilma Rousseff. Ils dénoncent les liens entre la spéculation foncière, l’accaparement des terres et la corruption dans un pays, champion du monde des inégalités en matière de répartition des terres. La moitié des terres du pays est détenue par un pour cent de la population.
A cela, s’ajoute une répression de plus en plus dure: 36 militants ont été tués depuis le début de l’année 2017. Un des dirigeants du MST a même été tué dans un hôpital par une milice armée en mars dernier. Face à la dégradation de la situation, le MST décide donc de se faire entendre une nouvelle fois.
Le MST est soutenu par l’Eglise catholique, à laquelle il est historiquement lié depuis son origine à la théologie de la libération, notamment à travers la Commission pastorale de la terre (CPT). Cette association catholique aide les paysans en lutte et effectue un travail de recensement, ntre autres, des assassinats liés au conflit agraire dans le pays. (cath.ch/radvat/bh)