Brésil : Les représentants des religions afro descendantes s’unissent pour être «respectés»
Brasilia, 20 novembre 2015 (cath.ch–apic) Les représentants des expressions religieuses d’origine africaine ont occupé le parlement brésilien le 16 novembre 2015. Objectif ? Alerter les politiques sur la nécessité de respecter la tolérance religieuse prévue par la Constitution brésilienne de 1988 et les sensibiliser sur la série d’agressions intervenues ces derniers mois dans les lieux de culte, témoignages d’un regain d’hostilité à l’égard des communautés religieuses afro descendantes.
Les représentants de douze entités ont occupé le parlement afin de présenter le projet de création du Forum de défense de la liberté des religions d’origine africaine, afro brésilienne et amérindienne (FDL). L’objectif de cette démarche était de rappeler les parlementaires à leurs devoirs, notamment celui de faire respecter le principe de la tolérance religieuse et de la liberté de culte dans un état laïc, comme le précise la Constitution du Brésil de 1988.
Cette démarche intervient après une série d’agressions perpétrées dans des lieux de culte ces derniers mois. Des actes qui ont poussé les responsables de ces différentes religions à s’unir pour créer un instrument permanent de dialogue avec la société, mais aussi un outil de protection face à l’hostilité systématique à laquelle les représentants et fidèles de ces religions sont confrontés.
«Être respectés»
«Si nous voulons que la société nous reconnaisse, nous devons l’informer et même l’éduquer sur ce que nous sommes et les valeurs de respect et de soin que nos religions incarnent, ont affirmé les représentants du Forum de Défense de la Liberté des Religions d’origine africaine, afro brésilienne et amérindienne (FDL). Mais nous ne voulons pas être simplement tolérés. Nous voulons être respectés. (…) Dans quel pays du monde brûle t on des temples et des lieux de culte ? poursuit le communiqué. Dans quels pays incendie t on les espaces sacrés où des ethnies adorent des divinités ancestrales ?»
Le FDL souligne notamment l’importance de faire appliquer la loi 10.639/2003 qui inclut l’enseignement obligatoire de l’»Histoire et Culture Afro-brésilienne» dans le cursus scolaire. «Il faut que toutes les écoles du pays mettent en avant les contenus qui évoquent l’histoire de l’Afrique et les processus de colonisation des Amériques par les Européens, indiquent les représentants du FDL. Les jeunes générations ne peuvent pas respecter ce qu’elles ignorent. D’où l’existence de nombreux préjugés».
Garantir la liberté de culte
Reçus par un groupe de parlementaires menés par le député Ricardo Vale, président de la Commission de défense des droits humains, les responsables du FDL ont pressé leurs interlocuteurs de donner davantage de prérogatives au Comité national pour la diversité religieuse», créé justement en 2013 pour garantir la liberté de culte et la sécurité des fidèles. Un Comité qui n’a guère été sollicité jusqu’à présent. (apic/jcg/mp)