Brésil: la moitié des indiens exclus du plan de vaccination national

Le Conseil Indigéniste Missionnaire (CIMI) a manifesté son indignation à propos du plan de vaccination des peuples indigènes que le ministre de la santé, Eduardo Pazuello a présenté le 14 janvier 2021. Selon la procédure, la moitié des 819’000 indigènes recensés dans le pays se retrouvent exclus de la vaccination.

Dans un communiqué publié le 18 janvier, le CIMI a d’abord souligné son inquiétude à propos de la situation sanitaire face à la pandémie dans la région Nord du pays et de ses sept états, «qui concentrent la majeure partie de la population indigène du Brésil». Les peuples indigènes sont particulièrement représentés dans l’État d’Amazonas et sa capitale Manaus, où se concentrent justement la majorité des morts du covid-19 et où l’absence d’oxygène pour les malades hospitalisés à cause du virus a ému ces derniers jours la communauté internationale. Le CIMI rappelle également que d’après l’Articulation des peuples indigènes du Brésil (Apib), «923 indigènes ont perdu la vie dans en 2020, dont près d’un quart (216) dans cet état d’Amazonas». 

Un plan d’action tardif

«Face à la pression internationale, a rappelé le conseil, quelques mesures ont été prises en 2020 pour permettre aux peuples indigènes d’affronter le mieux possible cette pandémie», qui a touché les territoires indigènes, souvent éloignés de tout. «Mais il a fallu attendre le mois de novembre pour que le gouvernement Bolsonaro présente enfin un Plan d’affrontement de la Covid-19 pour les peuples indigènes, à travers le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique».

Indigènes prioritaires, mais…

En présentant le plan de vaccination, le Ministre de la Santé a d’abord indiqué que les publics prioritaires étaient  les personnes de plus de 75 ans et celles de plus de 60 ans et plus, vivant dans des établissements de longs séjours (maison de retraite et établissement psychiatriques). Figurent également les personnels soignants, les forces de l’ordre et les personnes présentant des comorbidités. Les peuples indigènes font aussi partie des publics, mais avec une nuance qui a choqué les organisations indigénistes et les défenseurs des droits des peuples natifs.

«Le génocide continue»

En effet, «Le Ministre a précisé que seuls les indiens vivant dans des ›aldeias’, c’est à dire des territoires démarqués, pourraient bénéficier des vaccins. Concrètement , ce la signifie que le gouvernement exclue la moitié des 819’000 indigènes recensés dans le pays et qui vivent en milieu urbain», s’indigne les responsables du CIMI qui n’hésitent pas à dénoncer, par la voix de son Secrétaire Exécutif, Eduardo C. Oliveira, «une nouvelle action de génocide des autorités fédérales à l’égard des peuples natifs». (cath.ch/jcg/bh)