Brésil: Des milliers de victimes des «escadrons de la mort»
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Démantèlement de «groupes d’extermination» d’enfants de la
rue
Rio de Janeiro, 22juillet(APIC) Douze «groupes d’extermination» d’enfants de la rue ont récemment été démantelés à Rio
de Janeiro, a révélé le Ministre de la santé Alceni Guerra.
Il confirme une information de la Police fédérale brésilienne
selon laquelle entre 1988 et 1990, près de 4’600 enfants et
adolescents ont été tués dans les Etats de Sao Paulo, Rio de
Janeiro et Recife. Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent les sinistres «escadrons de la mort» qui travailleraient en cheville avec des policiers corrompus ou à la retraite.
Selon la Police fédérale brésilienne, 400 enfants ont déjà
été abattus durant les cinq premiers mois de cette année par
ces groupes qui travaillent pour le compte de commerçants désireux de «nettoyer» les villes des centaines de milliers
d’enfants qui vivent dans la rue.
Se protéger des enfants malades et affamés
Au Brésil, selon diverses sources, sur 58 millions d’enfants, plus de la moitié vivent dans des conditions de pauvreté extrême. Pour le Père Fernando Altemeyer, prêtre brésilien qui travaille dans les quartiers pauvres de Sao Paulo,
ces «escadrons de la mort» sont financés par des commerçants
et des entrepreneurs «qui contractent des ’groupes d’extermination’ pour protéger leurs biens des mains et des bouches
d’enfants malades et affamés». «Ces escadrons recrutent des
policiers à la retraite, des policiers encore en activité,
des tueurs à gages et des bandes organisées», affirme le P.
Altemeyer. Le religieux brésilien relève encore que de
nombreux groupes de défense des droits de l’homme qui luttent
pour mettre un terme à l’assassinat d’enfants de la rue ont
été menacés eux-mêmes, quelques uns de leurs militants ont
été séquestrés, d’autres menacés de mort simplement pour
avoir pris la défense de ces enfants.
Mario Volpi, coordinateur national du Mouvement des Enfants de la Rue du Brésil a condamné pour sa part devant la
Commission législative enquêtant sur ces crimes «la société
barbare dans laquelle on tue chaque jour trois mineurs
d’âge». Cette Commission d’enquête, composée de parlementaires de différents partis, a pour but d’identifier les responsables directs et indirects de la mort de milliers d’enfants et d’adolescents. Rappelons qu’en septembre dernier Amnesty International avait déjà fait part de sa vive préoccupation face à l’extermination des enfants de la rue au Brésil. (apic/na/be)