Brésil: «le CIMI n’a pas peur!», affirme Mgr Roque Paloshi
Dans une interview accordée le 27 juin à Radio Vatican, Mgr Roque Paloshi, Président du Conseil Indigéniste Missionnaire (CIMI), au Brésil, s’est indigné de la partialité de la Commission d’Enquête Parlementaire (CPI) qui a accusé, fin mai, plus d’une centaine de caciques indigènes, anthropologues, procureurs de la République et personnes liées au CIMI.
Intitulée «CPI de la Fondation Nationale de l’Indien (FUNAI) et Institut National de la Colonisation et de la Réforma Agraire (INCRA)», cette Commission d’Enquête Parlementaire est considérée, par la société civile brésilienne, comme une réaction de l’État afin de criminaliser toute personne ou entité susceptible d’entraver la politique d’exploitation des ressources naturelles, notamment en Amazonie, au profit des grands propriétaires terriens, très influents dans le gouvernement du Président Michel Temer.
Critiques de la CNBB
Dans un communiqué diffusé le 22 juin dernier, la Présidence de la Conférence des Évêques (CNBB) avait déjà manifesté son appui total et sa solidarité au Conseil Indigéniste Missionnaire (CIMI), cible de la Commission d’Enquête Parlementaire. Dans le communiqué, approuvé par le Conseil Permanent, les évêques ont souligné «l’augmentation de la violence dans le monde rural, notamment au détriment des représentants des peuples indigènes et des organisations syndicales paysannes, au moment même où la CPI enquêtait sur les supposées entraves de ces derniers à la loi.»
Les grands propriétaires protégés
Lors de la présentation à la presse de ce communiqué, Mgr Leonardo Steiner, Évêque auxiliaire de Brasilia et Secrétaire Général de la CNBB avait souligné que «aucun grands propriétaires ne figuraient sur la liste des personnes poursuivies par la CPI. Seules les personnes qui luttent pour la vie des peuples indigènessont présentes sur cette liste», avait il pointé.
Une Commission d’enquête « antidémocratique»
Dans l’interview qu’il a accordée le 27 juin à Radio Vatican, Mgr Roque Paloshi, Président du Conseil Indigéniste Missionnaire (CIMI) a carrément qualifié la Commission d’Enquête Parlementaire de «partiale, unilatérale et antidémocratique, dans la mesure où elle alimente également la violence dans le monde rural.» Concernant la conjoncture politique dans laquelle la CPI a été instaurée, l’Évêque de Porto Velho, a affirmé que rien n’arrêtera le travail effectué par les missionnaires du CIMI.
«Continuer la lutte pour les peuples indigènes»
«Nous continuons à marcher avec l’assurance que ce ne sont pas les menaces de la Bancada Ruralista (n.d.l.r. groupe parlementaire composé d’élus favorables aux intérêts des grands propriétaires terriens, majoritaires au Congrès), appuyée par l’agrobusiness et par la corruption qui vont nous empêcher de continuer à nous battre, sans peur, pour le bien être et la dignité des peuples indigènes et de leurs alliés.» (cath.ch/jcg/pp)