Brésil: Caritas lance la campagne #MoiMigrant
Migrer est un droit humain universel, rappelle Caritas Brésil, un organisme lié à la Conférence Nationale des Evêques du Brésil (CNBB). En partenariat avec un ensemble d’œuvres d’entraide, dont Caritas Suisse, Caritas Brésil a lancé, le 10 janvier, la campagne #EuMigrante (#MoiMigrant).
«Le droit de migrer est le respect de la mobilité des personnes, celle de changer de maison, de ville ou de pays. Ce processus existe depuis le début de l’histoire de l’humanité. Nous avons tous, au sein de nos familles, des réalités migratoires, des déménagements. Certains migrent par choix. D’autres y sont forcés», peut-on lire sur le communiqué de lancement de la campagne.
#MoiMigrant a pour objectif de montrer la réalité et le drame vécu par les migrants, en particulier les Vénézuéliens qui arrivent au Brésil, fuyant en masse la situation chaotique de leur pays. La campagne durera jusqu’au 30 juin 2019. Les actions chercheront à montrer les chemins pour aider les migrants dans leur démarche d’intégration, comme le souhaite le pape François: «Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les migrants et les réfugiés».
Sensibilisation, mobilisation et intégration
La campagne fait partie du programme Pana, une initiative développée par l’Eglise catholique brésilienne, à travers Caritas Brésil, avec, notamment, l’appui de Caritas Suisse. L’objectif est de sensibiliser des personnes et de récolter des fonds pour la question migratoire au Brésil, avec comme point d’accroche la crise humanitaire vécue à la frontière entre le Brésil et le Venezuela.
La campagne #EuMigrante se structure autour de trois axes: sensibilisation, mobilisation et intégration. Tout au long des six premiers mois de 2019, diverses actions seront entreprises à travers le pays, cherchant à donner une visibilité à la réalité migratoire et au travail accompli dans des «Maisons des Droits» ouvertes aux migrants dans les capitales de sept Etats brésiliens, où sont développées les actions du Programme Pana.
Ces structures d’accueil sont des espaces permettant l’accueil et la garantie des droits des migrants. Pour ce faire, une équipe multidisciplinaire, composée d’assistantes sociales, d’éducateurs, de psychologues, accueille et accompagne les migrants.
Le Brésil se retire du Pacte Global des Migrations
La mobilisation de Caritas Brésil sur le thème des migrants intervient un mois tout juste après l’annonce, via Twitter, le 10 décembre dernier, par Ernersto Araujo, le Ministre des Affaires Etrangères du nouveau gouvernement de Jair Bolsonaro, de la sortie du Brésil du Pacte Global des Migrations de l’Organisation des Nations Unies (ONU) conclu à Marrakech, en décembre.
«Le gouvernement va se dissocier du Pacte global des Migrations, considérant que ce Pacte est inadéquat pour affronter le problème des migrations. L’immigration ne doit pas être traitée comme un problème global, mais en tenant compte des réalités et de la souveraineté de chaque pays», avait alors affirmé le futur Ministre.
Les migrants sont très minoritaires au Brésil
Quelques jours auparavant, sollicité pour s’exprimer sur le flux des migrants vénézuéliens au Brésil, Ernesto Araujo avait assuré que «les migrants sont les bienvenus au Brésil». Mais il avait rajouté, en guise d’avertissement, que le pays accueillerait les migrants en régulant le flux pour qu’il soit compatible avec la réalité nationale. Selon les chiffres fournis par la Police Fédérale, près de 750’000 étrangers vivent actuellement au Brésil, soit 0,4% de la population totale du pays. (cath.ch/jcg/be)