Les manifestations ont été sévèrement réprimées par l'armée birmane qui a effectué des raids dans de nombreux temples et églises | © Eglise d'Asie
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Birmanie: quatre morts lors de l’attaque de l’armée contre une église

Le cardinal Charles Maung Bo a dénoncé le 25 mai 2021 l’attaque de l’armée du Myanmar contre des civils – principalement des femmes et des enfants – qui a fait quatre morts. Ils s’étaient réfugiés dans une église catholique du village de Kayan Tharyar, dans l’État de Kayah, le 23 mai.

«C’est avec une peine et une douleur immenses que nous exprimons notre angoisse face à l’attaque contre des civils innocents qui cherchaient refuge dans l’église du Sacré-Cœur», a déclaré dans un communiqué, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun. L’attaque a fait quatre morts, huit blessés et a déplacé de nombreuses personnes, selon le cardinal, rapporte le site jésuite America.

Selon les jésuites du Myanmar, «Les villageois croyaient que l’église paroissiale serait un lieu où ils pourraient réfugier en toute sécurité les personnes fuyant les accidents et les fusillades dans la région, mais, tragiquement, cela n’a pas été le cas.»
«les soldats ont attaqué le village de Kayan Tharyar… avec des obus d’artillerie la nuit dernière (du 22 au 23 mai, ndlr), dans le but de frapper des groupes rebelles présumés», indiquent encore les jésuites.

Le conflit a éclaté dans l’État de Kayah, dans la partie orientale du Myanmar, à la suite du coup d’État du 1er février dernier. Cet État compte 355’000 habitants, dont les trois quarts appartiennent à des groupes ethniques, avec la plus forte proportion de chrétiens du pays, dont 90’000 catholiques.

Le cardinal Bo, qui est président de la conférence des évêques catholiques du Myanmar et président de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie, a conclu sa déclaration par un appel à la paix adressé aux militaires, en premier lieu, mais aussi à l’opposition qui prend également les armes face aux militaires.

Menace d’une nouvelle vague de Covid-19

«Il faut que cela cesse. Nous vous supplions tous, organisations connexes, de bien vouloir ne pas intensifier la guerre. Notre peuple est pauvre, le Covid-19 l’a privé de ses moyens de subsistance, des millions de personnes souffrent de la faim, la menace d’un nouveau cycle du Covid-19 est réelle. Le conflit est une anomalie cruelle en ce moment. La paix est la seule voie possible».

Selon l’agence Fides, le niveau de confrontation augmente au Myanmar, où, au 23 mai, au moins 818 personnes sont mortes depuis le coup d’État du 1er février, qui a été suivi d’une vaste protestation populaire.

Selon le rapport, «la rébellion contre la junte continue d’enflammer le centre et la périphérie: les protestations continuent de frapper les villes, dont 30 sont soumises au couvre-feu de 20 heures à 4 heures du matin, tandis qu’à Yangon et Mandalay, épicentres de la rébellion, le couvre-feu commence deux heures plus tôt. Même les zones rurales ne sont pas exemptes de violences militaires, de détentions et de raids.»

Fides et d’autres agences de presse ont rapporté que le comité électoral de la junte militaire a l’intention de dissoudre la Ligue nationale pour la démocratie – le parti d’Aung San Suu Kyi – pour fraude électorale.

Aung San Suu Kyi a été vue pour la première fois le 24 mai lorsqu’elle a été conduite au tribunal pour le procès dans lequel elle est accusée de plusieurs crimes. Elle est assignée à résidence depuis le coup d’État du 1er février. (cath.ch/america/bh)

Les manifestations ont été sévèrement réprimées par l'armée birmane qui a effectué des raids dans de nombreux temples et églises | © Eglise d'Asie
26 mai 2021 | 12:28
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
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