Le Père Akalatovich a  été condamné à onze ans de réclusion | capture d'écran Facebook Viasna
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Biélorussie: un prêtre catholique condamné à onze ans de réclusion

Un prêtre catholique été condamné à onze ans de prison, le 30 décembre 2024, en Biélorussie. Le Père Henrykh Akalatovich, emprisonné depuis plus d’un an et gravement malade, a été jugé coupable de trahison de l’Etat.

Cette condamnation d’un prêtre s’inscrit dans un contexte de répression politique, particulièrement accrue depuis août 2020, date à laquelle le président Loukachenko a été réélu. Depuis, de nombreux opposants politiques ont été emprisonnés ou contraints à l’exil, et les manifestations ont été violemment réprimées. 

«Pour la première fois depuis la chute du régime communiste, un prêtre catholique du Bélarus a été condamné pour des accusations criminelles portées contre des prisonniers politiques», a déclaré Pavel Sapelka, représentant du centre de défense des droits humains «Viasna» (‘printemps’ en biélorusse). «Cette condamnation sévère vise à intimider et à réduire au silence des centaines d’autres prêtres à l’approche de l’élection présidentielle de janvier.»

Curé de paroisse à Valozyn dans l’archidiocèse de Minsk-Moguilev, le Père Akalatovich avait été arrêté en novembre 2023. Il a passé plus d’un an derrière les barreaux au centre de détention provisoire du KGB sans qu’aucune information ne soit donnée sur les raisons de son arrestation. L’état de santé du prêtre suscite une vive inquiétude. Selon Viasna, il avait subi une attaque cardiaque et avait été opéré d’un cancer de l’estomac peu avant son arrestation, et nécessite un suivi médical constant. Les responsables de la prison ont refusé de lui faire parvenir des vêtements chauds et de la nourriture.

Près de 1’300 prisonniers politiques

Le Père Akalatovich rejoint désormais la liste des 1’265 prisonniers politiques établie par le centre Viasna. Si une condamnation à une peine si lourde est une première pour un prêtre catholique, les membres du clergé, particulièrement catholique et protestant, sont fréquemment la cible du pouvoir, qui les soupçonne d’avoir abrité des opposants au régime pendant les grandes manifestations ou encore de soutenir l’Ukraine, alors que la Biélorussie est un fidèle allié de la Russie.

Les autorités biélorusses cherchent ouvertement à mettre le clergé au pas, en le convoquant à plusieurs reprises pour des entretiens politiques «préventifs», en contrôlant les sites web et les médias sociaux, et en demandant aux services de sécurité de surveiller les sermons.

Alors que les chrétiens orthodoxes représentent environ 80 % de la population biélorusse, un peu moins de 14 % sont catholiques et 2 % sont protestants. (cath.ch/cx/ag/mp)

Le Père Akalatovich a été condamné à onze ans de réclusion | capture d'écran Facebook Viasna
3 janvier 2025 | 14:02
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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