Berne: remise du Prix médias pour jeunes journalistes 2025

Lise-Marie Piller pour la Suisse romande et Maximilian Jacobi pour la Suisse alémanique, sont les deux lauréats du Prix médias pour jeunes journalistes 2025. Le prix, doté de 1’000 francs, leur a été remis le 22 mars 2025 à Berne, lors de l’assemblée générale de l’Association suisse des journalistes catholiques (ASJC).

Par ce prix d’encouragement, l’ASJC entend récompenser un journalisme de qualité, soucieux de la déontologie et du respect des personnes. Réunis à la Maison des religions de Berne, qui a fêté en 2024 les dix ans de sa fondation, les journalistes ont tenu à saluer la qualité de la relève.

Choeurs d’église à bout de souffle  

Lise-Marie Piller, journaliste à la rubrique régionale du quotidien fribourgeois La Liberté, est récompensée pour son enquête sur la situation des chorales paroissiales dans le canton de Fribourg. Marquées par le déclin de la pratique religieuse et le vieillissement de leurs membres, les chœurs d’église peinent à trouver un nouveau souffle et à recruter des jeunes. Au-delà du constat, la journaliste a aussi été à la recherche de solutions pour redynamiser ces chœurs. Le jury a apprécier le travail d’enquête approfondi auprès des nombreux acteurs et la qualité de la présentation des divers enjeux.

Maximilian Jacobi, lauréat pour la partie alémanique, est honoré pour son reportage «Raümen, trauern, beten» (vider, faire son deuil et prier) paru dans l’Oltner Tagblatt. Le journaliste, accompagné du photographe Bruno Kissling s’est rendu chez les capucins se préparant à quitter leur couvent d’Olten après 400 ans de présence dans la cité des bords de l’Aar. Avec finesse, il a su capter l’émotion de cette page qui se tourne, avec nostalgie, mais aussi avec le sentiment du devoir accompli et un regard d’espoir vers l’avenir.

Aller chercher la pépite

Ce journalisme local de terrain correspond parfaitement aux recommandations du pape François dans son message pour la 59e Journée mondiale des communications sociales, qui aura lieu cette année le 1er juin, a relevé le président de l’ASJC , Maurice Page. «Je vous encourage donc à découvrir et à raconter les multiples histoires porteuses de bien, cachées dans les plis de l’actualité; à imiter les chercheurs d’or qui tamisent inlassablement le sable à la recherche de la minuscule pépite. Il est bon de trouver ces semences d’espérance et de les faire connaître. Cela aide le monde à être un peu moins sourd au cri des plus petits, un peu moins indifférent, un peu moins fermé», dit le pape François.

L’économie n’est pas une partie de Monopoly

A l’issue de l’assemblée, le théologien Thomas Wallimann, directeur du centre ‘Ethik22’, et président de la commission Justice et Paix de la Conférence des évêques suisses, a présenté un exposé sur le thème «Église et économie à la lumière de l’éthique sociale catholique». Sur un ton personnel et très enjoué, agrémenté de dessins humoristiques, l’orateur a apporté une réponse à une vision du monde entièrement régie par les lois de l’économie et du profit. «Pour ces gens-là, tout ce qui ne peut pas se mettent dans un tableau ›excel’ n’existe pas. Ils pensent que la vie est une partie de Monopoly,» relève-t-il.

La conception chrétienne de l’être humain ne se laisse pas réduire à ce paradigme. Pour la tradition judéo-chrétienne, l’être humain est à la fois une créature: «Je ne crée pas la vie, je la reçois» et un être en relation. Les principes de la doctrine sociale reposent sur cette base.

Sauvegarde de la maison commune

La dignité de la personne humaine est le premier de ces principes. Elle exige que chaque personne, indépendamment de sa situation soit traitée avec le même respect. La solidarité humaine universelle est le deuxième pilier. La subsidiarité qui veut que les problèmes soient réglés à leur niveau, est typiquement une invention catholique, relève Thomas Wallimann.

L’option préférentielle pour ses pauvres correspond à une attention particulière pour les plus démunis et enfin la sauvegarde de la maison commune, selon les mots du pape François dans Laudato Si, englobe l’ensemble de la question écologique dans ses diverses dimensions. (cath.ch/mp)