L'église française à Berne (Image: oecumenisme.egliserefberne.ch)
Suisse

Berne: Les Eglises estiment que le canton ne les rétribue pas à hauteur de leur engagement

Berne, 27 mars 2015 (Apic) Les trois Eglises chrétiennes reconnues dans le canton de Berne soulignent que ce qu’elles font pour la société dépasse de loin ce qu’elles coûtent à l’Etat. Elles  insistent sur l’absolue nécessité de compter sur des modèles de financement solides et sur une planification fiable.

Les Eglises catholique-romaine, réformée et catholique-chrétienne du canton de Berne ont pris position sur le rapport d’experts «Ad!vocate / Ecoplan» présenté le 27 mars par Conseil d’Etat concernant l’avenir des relations entre le canton de Berne et les Eglises nationales. Le Canton veut engager une révision totale de la loi sur les Eglises qui a 70 ans.

Dans un communiqué à la presse, les Eglises manifestent leur intérêt à «poursuivre le processus de dialogue dans un esprit constructif» et considèrent Le rapport d’experts «Ad!vocate / Ecoplan» comme «une bonne base de discussion».

«Le rapport montre que la valeur des prestations de l’Eglise en faveur de la société dans son ensemble est de loin bien supérieure à ce que l’Etat verse aux Eglises. Les Eglises nationales demandent à l’Etat de reconnaître l’ensemble de leur travail en faveur de la société mais aussi leurs droits historiques*, affirment-elles.

Le système actuel a démontré toute sa validité

Les trois Eglises «insistent sur le fait que le système actuel a démontré toute sa validité et qu’il présente de grands avantages pour toutes les parties» et demandent que «le développement futur de ces relations doivent se faire dans un esprit de partenariat».

«Les auteurs de l’étude rappellent que l’Etat a un intérêt essentiel à s’assurer de la présence des Eglises au sein de la société. En tant qu’Eglises multitudinistes, les Eglises nationales agissent en faveur de l’ensemble de la population, donc au-delà du cercle des personnes qui leur sont liées d’un point de vue confessionnel», soulignent-elles. Ajoutant: «Un affaiblissement des Eglises mettrait par conséquent en péril la cohésion sociale.»

Les trois Eglises estiment que si on les quantifiait, la valeur de leurs prestations en faveur de la société «dépasserait de loin les montants que l’Etat consacre aux Eglises (sous la forme d’une rétribution des ecclésiastiques)».

Une certaine déception quand même

Si, du point de vue des Eglises nationales, les affirmations centrales du rapport d’experts sont plutôt réjouissantes, elles ne peuvent toutefois cacher «une certaine déception quant à la direction que le Conseil exécutif donne à ses conclusions et à ses propositions à l’attention du Grand conseil». «Si d’une part le gouvernement cantonal entend renoncer à la suppression des titres juridiques historiques, il déclare dans le même temps vouloir élaborer un système de financement ‘moderne et fiable’, qui donnerait une plus grande latitude financière au canton. Par ailleurs, il souhaite transférer l’ensemble de la gestion des postes pastoraux aux Eglises nationales», soulignent-elles.

Dans leur communiqué, les Eglises nationales insistent sur l’absolue nécessité de «pouvoir compter sur des modèles de financement solides et sur une planification fiable si l’on veut éviter que le transfert de la gestion des postes d’ecclésiastiques ne soit rien d’autre qu’une mesure unilatérale dans le seul intérêt (d’économie) du canton». «Une répétition voire une institutionnalisation d’exercices de restrictions budgétaires au forceps comme celui qui a été vécu durant le débat budgétaire du Grand conseil de 2013, mineraient la confiance des paroisses et du corps pastoral dans l’Etat et compliqueraient d’une manière difficilement supportable le travail de nombreuses paroisses», estiment-elles.

Du côté des Eglises, la balle se trouve maintenant dans les organes compétents (synodes et commissions), pour la procédure de consultation. Les trois Eglises espèrent en conclusion que «la prise en compte de leur engagement social qui repose sur une longue tradition primera sur la résolution à court terme des problèmes budgétaires du canton». (apic/com/bb)

L'église française à Berne (Image: oecumenisme.egliserefberne.ch)
27 mars 2015 | 12:17
par Bernard Bovigny
Temps de lecture : env. 3  min.
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