Bernard Cazeneuve, ministre français de l'Intérieur (Photo:Parti Socialiste/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
Vatican

Bernard Cazeneuve représentera la France lors de la canonisation des époux Martin  

Rome, 12.10.2015 (cath.ch-apic) Le ministre français de l’intérieur Bernard Cazeneuve représentera la France à l’occasion de la canonisation des époux Martin, les parents de sainte Thérèse de Lisieux, le 18 octobre 2015 au Vatican. Alors que le Saint-Siège bloque toujours sur la nomination d’un ambassadeur de France, il s’agira de la deuxième visite au Vatican du ministre de l’Intérieur – en charge des cultes – en moins de six mois.

Le 17 mai dernier, déjà, Bernard Cazeneuve avait représenté la France lors de la messe de canonisation de quatre religieuses, parmi lesquelles la Française Jeanne-Emilie de Villeneuve (1811-1854). Cette fois-ci, il assistera à la messe célébrée place Saint-Pierre par le pape François pour la canonisation de Louis Martin (1823-1894) et Zélie Guérin (1831-1877). Louis et Zélie Martin seront canonisés en même temps que Vincenzo Grossi (1845-1917), fondateur en Italie de l’Institut religieux des filles de l’oratoire, et la religieuse espagnole Marie de l’Immaculée Conception (1926-1998), supérieure générale des Sœurs de la Compagnie de la croix.

Sept mois sans ambassadeur

Après les tensions nées de l’adoption du «Mariage pour tous» puis la passe d’armes feutrée entre Paris et le Vatican autour de la nomination d’un nouvel ambassadeur auprès du Saint-Siège, le gouvernement socialiste a fait de nombreux efforts pour montrer que la relation bilatérale était encore solide. Cette démonstration a été à son comble avec la visite à Paris en juin dernier du cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin. Celui-ci avait alors été reçu par le président de la République François Hollande et par le Premier ministre Manuel Valls.

Une affaire empoisonne cependant les relations bilatérales. En janvier dernier, avec trois mois d’avance, le nom de Laurent Stefanini, candidat de Paris pour représenter la France auprès du Saint-Siège, avait transpiré. Cette entorse au protocole avait déplu au Vatican, qui avait fait patienter le Quai d’Orsay. Puis certains médias avaient assuré que l’homosexualité – somme toute discrète – de l’actuel chef du protocole de l’Elysée, posait problème à Rome. Le dossier contient certainement encore quelque inconnue car Laurent Stefanini, diplomate brillant qui connaît bien la curie romaine, ne serait pas le premier ambassadeur à tendance homosexuelle auprès du Saint-Siège. Mais au Vatican, on se borne à ne pas répondre à la demande d’agrément, sans donner une quelconque motivation. A peine murmure-t-on qu’il s’agit d’un problème interne à la France, le pays du «Mariage pour tous».

Pour montrer qu’il ne rejetait pas l’homme mais plus la méthode employée, le pape François avait choisi de recevoir en privé Laurent Stefanini, en avril dernier. Refusé au Vatican, ce chef du protocole et ancien ambassadeur délégué à l’environnement demeure très utile à François Hollande à l’approche du Sommet sur le climat. Après coup, le chef de l’Etat pourrait alors offrir un autre poste diplomatique à Laurent Stefanini, mais on murmure qu’il ne nommera personne auprès du Saint-Siège avant la fin de son quinquennat, en 2017. Rien n’est moins sûr, a appris l’agence I.MEDIA, qui indique que la France pourrait proposer un nouveau candidat début 2016.

«Proximité spirituelle» entre Eglise et Etat?

Sur son blog, la journaliste Isabelle de Gaulmyn, du quotidien La Croix, vient d’évoquer l’»étonnant (…) retour des ›racines chrétiennes’ dans la politique» en France, en citant plus particulièrement de récents propos du ministre de l’Intérieur. «A Créteil, écrit-elle, pour l’inauguration de la cathédrale, comme à Strasbourg, aux Etats généraux du christianisme organisés par La Vie, Bernard Cazeneuve n’a pas hésité à voir une ›proximité spirituelle’ entre la République et l’Eglise, sur les grandes valeurs de la République». Citant Jean PaulII, le ministre des Cultes a ainsi affirmé que «notre devise nationale, ›liberté, égalité, fraternité’ rejoint bien à certains égards le message évangélique». A Créteil, a relevé la journaliste, le ministre socialiste a même glissé de manière assez personnelle que cette nouvelle cathédrale apportait «la preuve que notre société contemporaine était capable de bâtir d’autres temples que ceux voués à la consommation ou au divertissement». (apic/imedia/ami/rz)

Bernard Cazeneuve, ministre français de l'Intérieur
12 octobre 2015 | 11:46
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 3  min.
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