Benoît XVI salue l’insistance du pape François sur la miséricorde de Dieu

Jamais le pape émérite Benoît XVI, retiré depuis fin février 2013, n’avait parlé de l’action pastorale de son successeur, le pape François. Dans un livre à peine paru, Joseph Ratzinger salue, en quelques mots, l’insistance du pape argentin sur la miséricorde de Dieu.

Les propos de Benoît XVI, qui s’exprime très peu depuis son retrait il y a trois ans, sont contenus dans les actes d’un colloque théologique organisé en octobre 2015 à Rome et pour lequel le jésuite Pierre Servais avait posé cinq questions au pape émérite sur «la question de la justification par la foi». Benoît XVI confie alors notamment qu’il voit comme «un ›signe des temps’ le fait que l’idée de la miséricorde de Dieu devienne toujours plus centrale et dominante», plus que la recherche d’échapper à la colère divine afin d’obtenir le salut, par le passé.

Il évoque la figure de Jean Paul II, «profondément imprégné» par la miséricorde divine qui était à ses yeux «la seule véritable et ultime réaction efficace face à la puissance du mal». «C’est uniquement là où il y a de la miséricorde, soutient le pape théologien, que prend fin la cruauté, que le mal et la violence prennent fin».

Un soutien qui arrive à point nommé

«Le pape François est pleinement d’accord avec cette ligne», assure alors son prédécesseur pour qui sa pratique pastorale s’exprime justement dans le fait qu’il parle continuellement de la miséricorde de Dieu. Benoît XVI n’en dira pas plus sur le pape François, assurant par ailleurs que «les hommes d’aujourd’hui savent qu’ils ont besoin de la miséricorde de Dieu et de sa délicatesse». «Dans la dureté d’un monde de plus en plus technique dans lequel les sentiments ne comptent plus, confie Benoît XVI, augmente l’attente d’un amour salvifique donné gratuitement».

Vaticaniste italien de renom, Luigi Accattoli assure dans le quotidien italien Corriere della Sera que ces propos de Benoît XVI arrivent à point nommé alors que «les critiques augmentent» à l’égard du pape François. Et le journaliste de préciser: «Nombreux sont les catholiques qui accusent François d’œuvrer à un déséquilibre gentillet de la prédication de l’Eglise en oubliant la justice divine, le besoin de pénitence et le risque de la perdition éternelle». (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)