Le pape Jean Paul II aurait eu 100 ans le 18 mai 2020 | © Flickr Dalbera CC BY 2.0
Vatican

Benoît XVI rend hommage à Jean Paul II

A l’occasion du 100e anniversaire de la naissance de Jean Paul II, le 18 mai 2020, le pape émérite Benoît XVI rend hommage à son prédécesseur qui a su a éveillé «un nouvel enthousiasme pour le Christ et son Eglise». Retraçant son parcours et louant son action, le pontife émérite fait de l’héritage du saint polonais un «signe d’espoir et de confiance» pour l’Eglise aujourd’hui.

Benoît XVI est sorti de son silence pour apporter sa pierre à l’édifice de la célébration du 100e anniversaire du pape Jean Paul II (1978-2005) qu’il a longtemps servi à la Curie. Il publie un court texte, envoyé à la Conférence des évêques de Pologne, dans lequel il revient sur la place toute particulière de Jean Paul II dans l’histoire de l’Eglise.

Rappelant le jour où Karol Wojtyla a accédé au trône de Pierre, Benoit XVI se souvient de la façon avec laquelle il «a éveillé un nouvel enthousiasme pour le Christ et son Eglise», notamment avec les premières paroles prononcées lors de son homélie inaugurale: «N’ayez pas peur ! Ouvrez grand les portes pour le Christ!». Surmontant pendant toute sa vie de nombreuses difficultés, le saint polonais est «un signe d’espoir et de confiance» pour l’Eglise qui aujourd’hui doit «souffrir à nouveau la tribulation du mal».

La Miséricorde Divine, «centre» du pontificat

Synthétisant un pontificat long de 27 ans, constitué de 104 voyages pastoraux et 14 encycliques, le pape émérite considère que le «centre» de l’action de Jean Paul II est à chercher dans son attention toute particulière à la Miséricorde Divine. La vision du salut portée par sa compatriote sainte Faustine est présente tout au long de son pontificat, note-t-il, jusqu’à sa mort, survenue peu avant la fête de la Miséricorde qu’il avait instituée.

Sur ce point, le pape émérite évoque une anecdote: la Congrégation pour la doctrine de la foi, que l’Allemand a dirigée, a par deux fois refusé d’instaurer le Dimanche de la Miséricorde lors du dimanche de l’octave de Pâques pour des raisons théologiques. A chaque fois Jean Paul II a pris en compte l’avis par la Curie et reformulé sa proposition: «J’ai été impressionné par l’humilité du grand pape», se souvient-il.

La Miséricorde Divine, trait d’union entre Jean Paul II et François

Avec la Miséricorde Divine, Jean Paul II défendait la doctrine catholique du salut, affirme Benoît XVI: «Il est essentiel pour chaque individu de savoir qu’en fin de compte la miséricorde de Dieu est plus forte que notre faiblesse». Selon le pape émérite, c’est d’ailleurs «à ce stade que l’on retrouve l’unité intérieure du message de Jean Paul II et les intentions fondamentales du pape François».

«Jean Paul II n’est pas le rigoriste moral qu’on dit qu’il est», signale encore le pape émérite allemand. Avec «la Miséricorde Divine, il nous donne la possibilité de concevoir une exigence morale envers l’homme, même si elle ne pourra jamais être complètement rachetée par nous».

Jean Paul le Grand ?

Pour finir, Benoît XVI réfléchit sur la possibilité de qualifier Jean Paul II de l’épithète «Grand», comme on l’a fait pour ses prédécesseurs Léon Ier (440-461) et pour Grégoire Ier (590-604). Contrairement à la sainteté, qui fait référence «à la sphère de Dieu», le mot «Grand» se réfère à la «dimension humaine» de l’action d’un pape.

Sur ce point, Benoît XVI relève l’importance historique qu’a eue Jean Paul II sur deux points dans l’histoire humaine et ecclésiale. D’abord en tant que saint, par sa capacité à surmonter la grande crise qui a suivi Vatican II, alors que «l’Eglise elle-même était remise en question», en trouvant une réponse au sein du concile par le biais de la Miséricorde divine.

Mais il peut également être qualifié de «grand», affirme le pape émérite allemand, parce qu’il est sorti vainqueur du communisme, comme Léon le Grand d’Attila et des Huns: «Que la foi du pape ait été un élément essentiel dans le bouleversement des pouvoirs est incontestable». «Il a opposé l’esprit au pouvoir et a remporté la victoire de l’esprit», et cette victoire est un signe de plus «d’espoir et de confiance» pour l’Eglise aujourd’hui. (cath.ch/imedia/cd/rz)

Le pape Jean Paul II aurait eu 100 ans le 18 mai 2020 | © Flickr Dalbera CC BY 2.0
17 mai 2020 | 09:34
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 3  min.
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